12 juillet 2020

Tigre et Dragon : saviez-vous qu’il existait, sur Netflix, une suite au chef-d’oeuvre d’Ang Lee ?

On ne pourra jamais surestimer l’influence considérable qu’a eu Tigre et Dragon au début des années 2000, tant sur le wu xia pan, nom donné aux films de sabre chinois, qui connurent un regain d’intérêt à cette période, que pour la promotion du cinéma asiatique plus généralement, tandis que le film Matrix avait déjà l’année précédente permis de populariser les arts martiaux au cinéma, une œuvre qui avait toutefois été tournée en anglais avec des acteurs occidentaux.

Véritable chef d’oeuvre récompensé notamment par quatre Oscars (dont celui du Meilleur film en langue étrangère), Tigre et Dragon aura en outre permit d’offrir une notoriété internationale à son réalisateur Ang Lee, à son chorégraphe martial Yuen Woo-ping mais également à ses principaux acteurs, tous partis tenter - avec plus ou moins de succès - une carrière hollywoodienne : Michelle Yeoh, Chow Yun-Fat et Zhang Ziyi.

En 2013, un projet de suite est officiellement annoncé, pour la plus grande surprise – mais également l’inquiétude – des cinéphiles amoureux de Tigre et Dragon. Adapté par le scénariste américain John Fusco du cinquième volet de l’anthologie littéraire Pentalogie de la Grue d'Acier, le film bénéficie par ailleurs de l’appui du sulfureux Harvey Weinstein, alors encore considéré comme un influent producteur dans l’industrie cinématographique avant que ses crimes sexuels n'entraînent sa chute lors de l'avènement du mouvement #MeToo en octobre 2017.

Après que Ronny Yu (Le Maître d’armes) ait été envisagé dans un premier temps, la réalisation du film est finalement confiée à Yuen Woo-ping, le chorégraphe des combats du premier volet, mais également un réalisateur expérimenté, auteur notamment de plusieurs films d’arts martiaux majeurs comme Le Maître Chinois, Iron Monkey ou encore Tai-Chi Master. Du casting du premier Tigre et Dragon, seule Michelle Yeoh est appelée à reprendre son rôle de Yu Shu Lien, rejointe par une autre star du cinéma chinois Donnie Yen dans la peau d'un tout nouveau personnage, Meng Sizhao dit 'Loup Silencieux'.

S’il s’agit d’un film relativement correct au point de vue des scènes d’action, Tigre et Dragon 2 reçut néanmoins un accueil hostile lors de sa diffusion sur la plate-forme Netflix, le distributeur exclusif du long métrage, ce pour deux raisons principales : tout d’abord la difficile comparaison avec le premier volet, beaucoup plus nuancé et esthétique que ce second opus davantage tourné vers l'action, mais également pour la décision de tourner le film en langue anglaise, impactant l'impression d'authenticité du film tout en empêchant les comédiens dont il ne s’agit pas du langage maternel à ne pouvoir livrer des prestations à la hauteur de leur talent.

Le chef d’oeuvre de Tigre et Dragon d’Ang Lee est à (re)découvrir dès aujourd’hui sur l’application myCANAL !

L'Histoire sans fin sur Arte : les coulisses difficiles du film culte de 1984

Film culte des années 80, L'Histoire sans fin de Wolfgang Petersen est diffusé ce soir sur Arte. Tourné en 1983 entre l'Allemagne et Vancouver, le long-métrage d'héroïc fantasy était alors le film le plus cher jamais produit en Allemagne avec un budget de 27 millions de dollars. Si l'adaptation du roman de Michael Ende est aujourd'hui considérée comme culte, lors de sa sortie en salles, l'auteur a refusé d'être crédité au générique de début, considérant le film comme une mauvaise adaptation de son livre. Des passages complets du roman ont en effet été supprimés et le long-métrage ne reprend que la première partie de l'ouvrage. Son nom apparait donc en tout petit au générique de fin. Mais le mécontentement de l'auteur n'est qu'un des nombreux déboires connus par la production de L'Histoire sans fin.

Dans le long-métrage, le jeune Bastien (Barret Oliver), dix ans, est un passionné de romans d'aventures. Un jour, il dérobe un ouvrage merveilleux peuplé d'extraordinaires créatures et s'enfonce fébrilement dans l'univers de ce livre qui le fascine. L'histoire se passe dans le monde fantastique de Fantasia. Le Néant est apparu et fait disparaître des parties de cet univers. Pour sauver leur monde, les habitants font appel à Atreyu (Noah Hathaway), un guerrier ayant l'apparence d'un enfant. Sa mission est de trouver un remède pour l'Impératrice malade : sa guérison devrait sauver Fantasia.

La plus grande partie du film se déroule donc dans le monde magique de Fantasia. Un monde recréé dans les studios Bavaria Film à Grünwald dans la banlieue de Munich durant l'été 1983. Il s'agissait de l'été le plus chaud dans le pays depuis 25 ans, ce qui donna lieu à quelques complications. L'une des statues de la Tour d'Ivoire a par exemple complètement fondu sous la chaleur, et les arrières-plans bleus se sont révélés plusieurs fois impossibles à utiliser. Les scènes se déroulant en ville ont pour leur part été tournées à Vancouver au Canada.

Mais la chaleur n'a pas été le seul problème. Dans le livre, le personnage d'Atreyu a la peau verte. L'équipe maquillage a donc tenté de grimer le jeune Noah Hathaway en conséquence, mais le résultat était tellement peu satisfaisant qu'ils abandonnèrent l'idée après plusieurs essais infructueux. Sans compter qu'avec la chaleur, le maquillage aurait complètement coulé et des raccords auraient été nécessaires entre chaque prise. Car si à l'heure du tout numérique les effets visuels de L'Histoire sans fin peuvent sembler désuets, en 1983, la création de l'univers et des personnages a demandé un travail de titans. Il fallait tout construire et maquiller chaque personnage. Pour Falkor, le célèbre dragon porte-bonheur, l'équipe a dû construire une créature motorisée de 13 mètres de long (la tête seule mesurait 1 mètre) et recouvrir l'ensemble du corps de fourrure blanche et d'écailles nacrées.

L'acteur Noah Hathaway - âgé de 12 ans au moment du tournage - a également joué de malchance. Il a tout d'abord été expulsé et légèrement piétiné par son destrier alors qu'il apprenait à monter à cheval pour les besoins du film. Plus tard, pendant le tournage de la séquence de la noyade d'Artax dans le Marécage de la Mélancolie, la jambe du jeune acteur s'est retrouvée prise dans un ascenseur ; il est resté inconscient jusqu'à ce qu'il soit ramené à la surface. Enfin, il a failli perdre un œil lors du combat contre Gmork, quand l'une des griffes de la bête a heurté accidentellement son visage. Des blessures qui n'empêchent pas le comédien d'être récompensé pour son rôle, puisque Noah Hathaway remporte le Saturn Award du meilleur jeune acteur en 1985.

L'Histoire sans fin a donné lieu à deux suites : L'Histoire sans fin II (1990) avec Jonathan Brandis dans le rôle de Bastien et Kenny Morrison dans celui d'Atreyu, et L'Histoire sans fin 3, retour à Fantasia (1995) dans lequel Jason James Richter incarne Bastien. Une série télévisée d'animation constituée de 26 épisodes (qui correspondent aux 26 chapitres de l'oeuvre originale) a également été diffusée en 1995.

Eddie The Eagle sur Disney+ : l'histoire incroyable mais vraie du plus mauvais skieur anglais

Sorti en salles en 2016, le long métrage Eddie the Eagle, emmené par Taron Egerton et Hugh Jackman, est désormais disponible sur la plateforme Disney+. Un pur feel-good movie qui raconte l'histoire de Michael Edwards, un sauteur a ski britannique qui n'a qu'un seul rêve : participer aux JO. Son niveau sportif est piètre, mais sa volonté est farouche et il parviendra à concourir aux Olympiades d'hiver de Calgary, gagnant pour l'occasion le surnom d'Eddie The Eagle. Une histoire d'échec héroïque et de loser magnifique qui n'est pas sans rappeller celle tout aussi improbable des bobsleighers de Rasta rockett et qui, à l'instar de cette dernière, est... vraie ! 

Né en 1963, Michael Edwards débute sa carrière de sportif professionnel en pratiquant le ski alpin. Echouant de peu à se qualifier pour les Jeux d'hiver de Sarajevo en 1984, manquant de financement pour viser les Jeux de Calgary avec cette discipline, il décide d'en changer. Son choix se porte alors sur le saut à ski, un sport à moindre coût et surtout sans véritable concurrence nationale. Il est vrai que sauter à ski de l'autre côté de la Manche n'est pas le hobby le plus prisé !

Sa participation aux Championnats du Monde de ski nordique en 1987 permet à Michael Edwards, en tant qu'unique athlète britannique de saut à ski, de participer aux Jeux de Calgary. Il sera l'unique représentant de la délégation britannique lors de ces Olympiades qui le rendront extrêmement populaire auprès du grand public. Hypermétrope et donc obligé de ne jamais se départir de ses lunettes, en surplus de poids, il terminera dernier des deux épreuves auxquelles il participera (le 70 et le 90 mètres). S'il aura connu deux cuisantes défaites sportives, Edwards pourra cependant se vanter d'une grande victoire sur lui-même, qui lui tenait sans doute plus à coeur que quelques places de plus au classement.

La présence de Michael Edwards aux JO de Calgary, aussi sympathique soit-elle, n'est pas du plus grand intérêt au niveau sportif. Elle incitera ainsi le Comité International Olympique a mettre en place dans la foulée une règle opportunément baptisée "The Eddie The Eagle Rule", qui réduit la possibilité de voir des athlètes amateurs se qualifier pour le grand rendez-vous des JO.

Eddie The Eagle, réalisé par Dexter Fletcher (qui retrouvera Taron Egerton quelques années plus tard pour Rocketman), raconte fidèlement le parcours sportif d'Edwards, mais s'autorise cependant quelques différences notables avec la réalité : le Britannique avait notamment plus d'expérience de sauteur à ski que dans le film, il n'était pas fils unique et le personnage de l'atypique entraîneur incarné par Hugh Jackman a été inventé de toutes pièces. A noter que pour préparer le film, Taron Egerton, né près de deux ans après les Jeux de Calgary, a rencontré le sportif et a tout fait pour lui ressembler. Il a ainsi enfilé une perruque et d’épaisses lunettes, a pris quelques kilos, et a même été jusqu'à adopter l’accent de Cheltenham, la ville natale d'Edwards.

Tout Simplement Noir : quel groupe de rap a inspiré le titre du film ?

Jean-Pascal Zadi revient cette semaine sur le devant de la scène avec Tout simplement noir, une comédie pensée comme un faux mockumentaire qui se moque des préjugés raciales. Il était important pour l’acteur, qui porte aussi la casquette de co-réalisateur et co-scénariste, d’utiliser une terminologie bien précise : "Le titre est aussi une manière de rappeler que dans le langage courant, les gens n’osent plus employer le mot "noir". Ils trouvent plus chic de dire "black". Pour nous il n’y a aucune honte à dire "noir" : c’est juste une couleur". Il puise son inspiration dans le rap, l’une de ses premières passions. Tout simplement noir est en effet le nom d’un groupe de hip-hop underground né à la fin des années 80, composé de MC Bees, Demon B et Parano Refré. Les membres avaient choisi ce nom pour répondre à l’environnement raciste dans lequel ils évoluaient. 

Un choix qui était donc une évidence pour Zadi et son comparse John Wax, qui  souhaitent eux aussi dénoncer le racisme de notre société, en usant de l’absurde et de l’auto-dérision. Mais ce n’est pas la seule raison. Avant de fouler les planches de théâtre au cours Simon, le comédien s’était essayé au rap. Il sort même son premier album avec son groupe La Cellule en 99, puis un second en 2008. En 2005, Zadi signe un documentaire sur le monde du rap, intitulé "Des halls aux bacs". Il s’entoure à cette occasion des artistes Sefyu, Seth Gueko et Alpha 5.20.

Une quinzaine d’années plus tard il dévoile donc Tout Simplement Noir, dans lequel il joue un acteur raté de 40 ans qui décide d’organiser la première grosse marche de contestation noire en France. Mais ses rencontres, souvent burlesques, avec des personnalités influentes de la communauté et le soutien intéressé qu’il reçoit de Fary, le font osciller entre envie d’être sur le devant de la scène et véritable engagement militant… Il s’entoure de nombreux guests allant de Lilian Thuram à Joey Starr en passant par Soprano.

11 juillet 2020

Desperados : qui se cache derrière la réalisatrice LP ?

Desperados (Desperad@as en VO) est actuellement sur Netflix, l'histoire d'une jeune femme (Nasim Pedrad) tombant éperdument amoureuse de son amant d'un soir. Ce dernier ne répondant pas à ses appels, elle décide de lui envoyer un mail incendiaire. Cependant, elle va apprendre qu'il est dans le coma dans un hôpital mexicain. Avec sa meilleure amie, elle part au Mexique afin de tenter de supprimer le courriel avant son réveil. Cette comédie est mise en scène par une mystérieuse "LP".

Ce pseudonyme cache Lauren Palmigiano, une réalisatrice de 42 ans qui a commencé par tourner des sketchs pour Funny or Die, puis quelques épisodes des séries Philadelphie ou Mythic Quest. Elle a également mis en scène dix épisodes du show comique Mr. Mom. Desperados est son premier long métrage.

Avant le film de LP, Desperados était un projet déjà évoqué en 2009, dont le rôle principal devait être incarné par une Isla Fisher tout juste sortie de Confessions d'une accro du shopping et de Hot Rod. A l'époque vendu comme un "Very Bad Trip au féminin", le film doit être produit par Jason Blum, alors auréolé du succès de Paranormal Activity. Il est écrit par Ellen Rapoport, qui est aussi créditée pour la version récemment sortie. On ignore si des modifications ont été faites en dix ans.

Desperados est désormais disponible sur Netflix.

Netflix : les films à voir du 10 au 16 juillet

Le vendredi 10 juillet

The Old Guard : Une petite bande soudée de mercenaires immortels, dirigée par la redoutable Andy, se bat depuis des siècles pour protéger les humains. Un film original Netflix mené par Charlize Theron.

Passengers : Un drame spatial avec les bankables Jennifer Lawrence et Chris Pratt sorti sur grand écran en 2016.  

Le mardi 14 juillet

On est ensemble : Ce documentaire s'intéresse aux militants du monde entier qui luttent contre l'injustice et prônent le changement en participant notamment au clip musical "Solidarité".

A Haute voix : Un documentaire nommé aux César en 2017 sur le célèbre concours Eloquentia, qui vise à élire "le meilleur orateur du 93".

Le mercredi 15 juillet

Violet Evergarden - éternité et la poupée de souvenirs automatiques : L’histoire de ce film d’animation se déroule dans un monde d’après-guerre où des jeunes femmes appelées Poupée de souvenirs automatiques aident des personnes à mettre sur papier leurs sentiments. Nous suivons le quotidien de Violet Evergarden, ex-soldate sans émotion, Ainsi, elle explore différentes émotions issues des gens qu’elle rencontre. Mais son passé trouble la rattrape.

Le Smoking : Jackie Chan et Jennifer Love Hewitt sont à l’affiche de cette comédie d’action sortie en 2001.

Le jeudi 16 juillet

Rencontre fatale : Une avocate est prise au piège dans un cruel jeu du chat et de la souris quand une soirée avec un vieil ami devient une obsession qui menace tous ceux qu'elle aime.

10 juillet 2020

Reef Break : l'île paradisiaque de la série existe-t-elle vraiment ?

Diffusée sur M6 depuis le 3 juillet, Reef Break met en scène Poppy Montgomery (FBI : portés disparus, Unforgettable) dans la peau de Cat Chambers, une ancienne criminelle (et accessoirement ancienne surfeuse profesionnelle) qui à son retour sur l'île de Reef Island se laisse convaincre de mettre ses talents de voleuse et son expérience au service de la justice afin de résoudre des crimes. Et si la série - plutôt très classique au niveau de sa trame policière - doit beaucoup à ses décors de rêve, ne cherchez pas Reef Island ou la ville de Nimitz Bay sur une carte puisque l'archipel américain de l'océan Pacifique d'où est originaire Cat est totalement fictif et sort tout simplement de l'esprit des scénaristes.

Interrogée l'an dernier par TVLine, Poppy Montgomery, qui est à l'initiative du projet et possède également la casquette de productrice sur Reef Break, expliquait que l'intérêt d'une île fictive, où le champ des possibles est presque sans fin, lui avait tout de suite paru primordial : "Nous avons inventé cette île qui se trouve quelque part dans le Pacifique Sud, tout en étant un territoire américain. Nous voulions que l'action se déroule sur une île fictive car nous n'avions pas envie de devoir prendre en compte le passé ou le contexte politique d'un véritable archipel. Nous voulions créer un monde où presque tout était possible. Un peu comme L'île fantastique".

En réalité, c'est en Australie, et plus précisément dans l'État du Queensland, que les équipes de Reef Break se sont installées de décembre 2018 à juillet 2019 pour mettre en boîte les 13 épisodes de cette première saison. Un pays que Poppy Montgomery connaît bien puisqu'elle y est née et y a grandi jusqu'à l'âge de 17 ans (avant de partir faire carrière aux États-Unis) et qui se prêtait parfaitement au cadre idyllique de la série et aux nombreuses scènes de surf ou de poursuites en bateaux. "Au départ, je pensais plutôt à Hawaï comme décor mais l'Australie s'est imposée comme un choix logique. Toute la côte, de Gold Coast dans l'Etat du Queensland jusqu'à Byron Baie en Nouvelle-Galles du Sud, c'est le paradis". Le Queensland semble d'ailleurs devenir une destination de plus en plus prisée pour les tournages - australiens comme américains - puisque les séries Dr Harrow (récemment diffusée sur M6) et Terre de marées (Netflix) y ont notamment été tournées, tout comme les superproductions Aquaman et Godzilla vs Kong côté ciné.

The Addiction d’Abel Ferrara : un film de vampires à ne pas rater sur le vidéo-club de Carlotta Films

En exclusivité et en avant-première - précédant une sortie prochaine en salles et en DVD/Blu-ray -, le vidéo-club de Carlotta Films rend accessible The Addiction d’Abel Ferrara. A partir d’aujourd’hui et pendant 4 jours (soit le 14 juillet inclus), la plateforme de vidéo par abonnement de l’éditeur de films de patrimoine met en ligne l’œuvre en version restaurée 2K. Deux ans après Snake Eyes, Abel Ferrara revient en 1995 avec un film en noir et blanc à plus petit budget, tourné en 20 jours dans les rues quasi cauchemardesques de New York. The Addiction retrace le parcours de Kathleen (Lily Taylor de Six Feet Under), une brillante étudiante en philosophie à l’Université de New York qui prépare activement sa thèse de doctorat. Un soir, elle croise sur son chemin une étrange et séduisante femme qui la conduit de force dans une impasse avant de la mordre au cou. Bientôt, Kathleen va développer un appétit féroce pour le sang humain qu’elle assouvira en attaquant ses proches ou des inconnus...

Abel Ferrara rend hommage au cinéma impressionniste de F.W. Murnau comme c’était déjà le cas dans The King of New York avec un de ses acteurs fétiches, Christopher Walken, que le metteur en scène retrouve ici. A travers le genre du " film de vampires ", le réalisateur aborde une thématique plus personnelle comme la dépendance aux drogues. L’addiction vitale des vampires pour le sang fait écho à l’accoutumance des toxicomanes. La pénétration (par la morsure ou l’injection) dans la chair et la contamination résonnent d’autant plus avec le contexte socio-historique du film, à savoir l’épidémie du sida qui faisait encore rage avant l’arrivée des trithérapies à la seconde moitié des années 1990. Ainsi, le sang souillé transforme les individus en démons. De manière plus ample, le long métrage traduit la peur de devenir malades des usagers de drogues par voie intraveineuse.

Cet événement sera peut-être l’occasion – si vous n’avez pas encore souscrit aux différents abonnements existants - de découvrir le reste du catalogue fourni et qualitatif de la plateforme de SVOD. Il n’y pas de quoi s’ennuyer, ni à hésiter de longues minutes sur le programme à choisir car tout est à voir ! Ce mois-ci, le vidéo-club met en avant le metteur en scène allemand, Rainer Werner Fassbinder en " réalisateur du mois " à travers 6 films (L’Amour est plus froid que la mort, Tous les autres s’appellent Ali, Le Droit du plus fort, Roulette chinoise, Despair, Le Mariage de Maria Braun). Dans la catégorie " Incontournables ", The Intruder de Roger Corman et Le Festin de Babette de Gabriel Axel s’ajoutent aux autres titres du catalogue comme The Last Movie de Dennis Hopper, disponible dans la section " Déjà culte ". En " Découvertes et raretés ", c’est la comédie musicale Office de Johnnie To qui complète la collection. Tous ces longs métrages sont accessibles depuis le 1er juillet. Rendez-vous en août pour une nouvelle avant-première exceptionnelle et d’autres ajouts de titres !

Ghost of Tsushima, un jeu développé avec le soutien de la fondation Akira Kurosawa

Présenté pour la première fois à la conférence de Sony Playstation peu avant l'E3 en juin 2018, Ghost of Tsushima fut une véritable claque. Développé par le studio Sucker Punch, à qui l'on doit notamment les jeux InFamous,le jeu se déroule en 1274, après l’invasion Mongol de l’île de Tsushima. On y incarnera Jin Sakai, un ancien samurai qui adoptera la voie du Fantôme afin de combattre en délaissant les techniques traditionnelles. Entièrement doublé en anglais et -on pousse un soupir de satisfaction- en japonais pour plus d'immersion, Ghost of Tsushima se déroule dans un monde ouvert, et mêle action, aventure et infiltration.

Dans un entretien exclusif accordé à Entertainment Weekly, Jason Connell et Nate Fox, les directeurs créatifs du jeu reviennent sur l'inflluence profonde d'Akira Kurosawa sur le développement du titre, et sur la manière dont les combats se déroulent. "Je pense que l'une des influences les plus évidentes est Sanjuro. Un film dont la fin montre un combat face à face entre deux samouraïs. La tension entre les deux, l'attente réciproque pour que l'un des deux fasse le premier mouvement, avant que l'un des deux meurt d'un seul coup de sabre... Nous avons essayé de retranscrire directement cela dans notre jeu" explique Nate Fox. Qui cite aussi volontiers l'influence des Sept samouraïs, "qui a défini pour moi le concept même de ce qu'est un samouraï. Le samouraï dans ce film a une dignité que nous avons eu à coeur de mettre dans notre jeu".

Au-delà des références cinéphiliques, l'influence de Kurosawa est si forte que le studio a même créé un mode de jeu qu'il a baptisé "Kurosawa mode". Un format cinématique en noir et blanc, qui donne l'impression aux joueurs activant ce mode de se plonger en plein dans un film du maître nippon. Sucker Punch s'est même attaché à travailler avec la Fondation Kurosawa, qui gère l'héritage du cinéaste, pour obtenir sa bénédiction.

"On s'est dit que ca serait super de baptiser ce mode de jeu "Kurosawa mode". Nous avons donc contacté la fondation, pour voir si c'était quelque chose qui pouvait l'intéresser. Nous leur avons envoyé une courte vidéo avec ce mode de jeu, à quoi ca ressemblait". Jason Connell ajoute  : "ce n'est pas juste un filtre noir & blanc. Nous avons fait des recherches sur les textures et techniques que Kurosawa aurait pu utiliser." Comme il était difficile d'obtenir exactement ce qu'elles souhaitaient en matière de rendu visuel sur ce mode, les équipes de développement ont donc épluché plan par plan certaines scènes de films de samouraïs, les effets météos (scène de l'affrontement  sous la pluie dans les Sept samouraïs par exemple), et les effets de lumières selon les différentes heures de la journée. Même le traitement sonore a bénéficié dans ce mode de jeu d'un soin tout particulier, travaillé comme une bande-son d'un film des années 50-60 qui serait découvert en salle de cinéma.

Exclusivité PS4, Ghost of Tsushima sort ce 17 juillet. 

Mort de Jean-François Garreaud à 74 ans

Le comédien Jean-François Garreaud s’est éteint ce vendredi 10 juillet à l’âge de 74 ans, selon France Bleu. Les causes de son décès, survenu dans la maison de son père périgourdin à Saint-Jory-de-Chalais, en Dordogne, ne sont pas encore connues. Bernard Vauriac, le maire de la commune, a confirmé l’information à France Bleu Périgord ce matin.

Pris de passion pour le cinéma après des petits boulots de carreleur et de comptable dans les années 1960, Jean-François Garreaud débute sa carrière à la télévision dans les années 1970 et s’illustre dans plusieurs téléfilms et séries. Le public le connaît surtout pour ses rôles dans Fabien de la Drôme, Sous le soleil, Plus belle la vie, et depuis 2014 dans la fiction Nina. Son rôle le plus populaire reste celui du commandant Michel Lemarchand dans la série La Crim’.

Par ailleurs très prolifique au théâtre, le comédien français a connu également quelques rôles marquants sur grand écran. On l’a vu dans Va voir maman, papa travaille de François Leterrier, Violette Nozière de Claude Chabrol et Une histoire simple de Claude Sautet. Il a également tourné pour Alain Delon dans Le Battant. Son dernier rôle marquant au cinéma était dans Contre-enquête aux côtés de Jean Dujardin.