06 juillet 2020

365 jours : la chanteuse Duffy demande le retrait du film polémique sur Netflix

En février dernier, la chanteuse Duffy avait dévoilé les raisons de son absence sur la scène musicale sur Instagram. L'artiste galloise racontait avoir été violée, droguée et séquestrée pendant plusieurs jours. Son histoire traumatisante, qui a laissé des séquelles, l’a poussée à monter au créneau contre le film 365 DNI (365 jours en VF), disponible sur Netflix. Le thriller érotique polonais, adapté du roman de Blanka Lipińska, fait polémique depuis sa mise en ligne notamment pour sa "romantisation" des abus, sa représentation d’un syndrome de Stockholm biaisé et une séquence de viol. Les internautes sont divisés entre la fascination et le dégoût et certains d’entre eux ont même lancé une pétition contre le film érotique, qui narre une histoire d’amour entre un riche mafieux sicilien et une jeune polonaise qu’il a enlevée et séquestrée.

De son côté, la chanteuse Duffy a écrit une lettre ouverte à Reed Hastings, le PDG de Netflix. Relayée par Deadline, cette lettre de l’artiste galloise demande un retrait pur et simple de 365 DNI de la plateforme américaine car le film, sorti au cinéma en Pologne et acheté par Netflix pour une diffusion dans le reste du monde, "glamourise la réalité brutale du trafic sexuel, du kidnapping et du viol", selon elle. Elle y déclare également que ce long-métrage ne "devrait pas être vu comme du divertissement, ni être décrit comme tel, ni être commercialisé de cette manière".

La chanteuse galloise poursuit : "Cela me peine que Netflix puisse offrir une telle couverture à ce genre de ‘cinéma’, qui érotise l’enlèvement et biaise la réalité de la violence sexuelle et du trafic, en le traitant comme un film ‘sexy’. Je ne peux tout simplement pas imaginer comment Netflix pourrait ignorer l’insensibilité et la dangerosité du film. Cela a même incité certaines jeunes femmes à demander jovialement à Michele Morrone, l’acteur principal du film, de les kidnapper. Nous savons tous que Netflix ne diffuserait pas de contenus pédophiles, racistes, homophobes, à caractère haineux ou glorifiant les crimes contre l’humanité".

Par ailleurs, Duffy encourage également les très nombreux spectateurs de 365 DNI à s’informer sur le trafic sexuel, le viol et les séquestrations et à prendre conscience de la réalité de ces crimes. La chanteuse galloise conclut ainsi : "Vous ne réalisez pas à quel point 365 DNI fait souffrir les personnes qui ont vécu la douleur et les horreurs que le film glorifie, pour du divertissement et de l’argent". Le film érotique a été un carton en Pologne et une suite, adaptée du deuxième volet de la trilogie populaire écrite par Blanka Lipińska, est dans les tuyaux mais pour le moment repoussée en raison du coronavirus, comme l'a récemment confirmé l'actrice Anna-Maria Sieklucka sur son compte Instagram.

Malgré la polémique, 365 DNI est toujours dans le top 10 de Netflix France et dans d'autres pays, un mois après sa mise en ligne, et continuer de faire parler. Michele Morrone avait quant à lui réagi face à la polémique sur son compte Instagram en rappelant qu’il n’avait rien à voir avec son personnage qu’il décrit comme une "très mauvaise personne". Selon le New York Times, l’acteur italien avait déclaré qu’il "n’encouragerait jamais quelqu’un à tomber amoureux de son ravisseur dans la vraie vie". Pour le moment, Netflix n'a pas répondu à la lettre de Duffy.

Baywatch Alerte à Malibu : le semi-échec du reboot a empêché une nouvelle série de voir le jour

David Chokachi, ancien membre de la série culte Alerte à Malibu, l'a confirmé dans le podcast The Production Meeting : une nouvelle série issue de la franchise a failli voir le jour dans la foulée de la sortie du reboot au cinéma avec Dwayne Johnson, Zac Efron et Priyanka Chopra. Mais les mauvaises critiques obtenues par le film, conjuguées à un résultat faible au box-office domestique et pas flamboyant au box-office international, ont visiblement enterré le projet pourtant bien avancé.

"Je leur ai pitché l'idée, sachant que CBS a rebooté de nombreuses séries des années 80 et 90 et disons que la moitié environ s'est transformée en succès. Je leur ai dit : 'pourquoi est-ce que vous trainez avec ça ? Pourquoi pas essayer et voir ce qui se passe ?' et puis le film est sorti et le projet est littéralement tombé à l'eau. CBS allait se lancer, nous avions eu une réunion à ce sujet, un lieu de tournage était choisi. Mais finalement, ils ont préféré miser sur le reboot de Magnum cette année-là." révèle-t-il avec amertume. 

Le comédien y croit toutefois encore, sachant que la série fut la plus regardée à la télévision dans le monde entier avec 1 milliard de téléspectateurs en moyenne au plus fort de son succès : "Je suis persuadé que la série pourrait revenir et retrouver un public. Il suffit d'avoir le bon groupe de jeunes acteurs, avec quelques anciens emblèmatiques au second plan. Je ne lâcherai pas l'affaire !". Une chose est sûre : si nouvelle série il y a, ce sera sans les stars du film et probablement avec une histoire tout à fait indépendante, et moins tournée vers la comédie voire la parodie. 

Marvel : la diversité sera la priorité de la Phase IV selon Tessa Thompson

"Cela m'ennuie d'avoir fait sept films Marvel sur lesquels chaque producteur, chaque réalisateur, chaque cascadeur, chaque costumier, chaque assistant de production… N'importe quelle personne était un Blanc" : il y a quelques jours, Anthony Mackie critiquait le manque de diversité à l'œuvre sur les longs métrages du Marvel Cinematic Universe dans lesquels il incarne le Faucon depuis 2014 et la sortie de Captain America - Le Soldat de l'Hiver. Attendu dans la série The Falcon and the Winter Soldier, dont le tournage doit reprendre sous peu, l'acteur allait même jusqu'à qualifier de "raciste" le fait que les choses aient quelque peu changé uniquement au moment de faire Black Panther.

Selon Tessa Thompson, qui incarne Valkyrie dans l'univers de Thor, la diversité devrait être bien plus présente dans la Phase IV du MCU : "Je pense que, dans le prochaine phase de Marvel, nous allons vraiment montrer à quoi ressemble la représentation dans ces mondes", explique la comédienne au cours d'une discussion avec Ramy Youssef, star et co-créateur de la série Ramy, au sein du podcast Actors on Actors de Variety, dans lequel Anthony Mackie s'était exprimé avant elle. "Car la vérité, c'est que ces films voyagent à travers le monde d'une manière tellement énorme que c'est un gros souci si vous ne parvenez pas à représenter les personnes de couleur, les personnes avec un handicap ou la communauté LGBTQIA dedans."

"Je pense qu'il est important que tout le monde, mais surtout les jeunes, puisse venir voir ces films et y trouver une projection de soi-même. Je suis vraiment excitée à l'idée que nous soyons capables de repousser les limites de cela et que je sois capable de le faire avec Valkyrie. Car il y a beaucoup de personnages queer cool dans les comic books, et ils devraient avoir une place sur les écrans." Des propos qui s'accordent avec certaines des annonces récentes faites du côté de Marvel, comme quoi un couple homosexuel serait visible dans The Eternals, en février 2021, alors que Valkyrie, justement, "trouvera sa reine" dans Thor - Love and Thunder selon son interprète, et deviendra la première super-héroïne ouvertement LGBTQ+ du MCU. Mais il faudra patienter jusqu'en février 2022 pour y assister

Metal Gear Solid : une série animée en développement en plus du film ?

Solid Snake va-t-il devenir le héros d'une série animée ?

Créée en 1998 par Hideo Kojima, la légendaire franchise vidéoludique Metal Gear Solid (dont le héros était d'ailleurs inspiré du Snake Plissken de New York 1997) patiente depuis déjà de nombreuses années dans la salle d'attente des adaptations cinématographiques. Mais alors qu'un long métrage en prises de vues réelles est toujours envisagé sous la houlette de Jordan Vogt-Roberts (Kong : Skull Island), ce dernier a récemment déclaré qu'il essayait de mettre en place un projet de série animée en parallèle du film. 

Ainsi qu'il l'a confié au micro du Gary Whitta’s Animal Talking show sur Twitch TV, cette série lui permettrait idéalement de réunir à nouveau le casting vocal original des jeux Metal Gear, et notamment David Hayter, premier interprète de Solid Snake. Un projet que le cinéaste décrit comme voué à exister "en tandem" avec le film..

"Je travaille sur ce film depuis 6 ans et je me suis battu chaque jour pour m'assurer que nous l'adapterions correctement", a-t-il expliqué. "C'est mon bébé. [...] j'ai essayé de le façonner pour l'emmener vers sa version la plus subversive, la plus punk-rock, fidèle à Metal Gear, fidèle à l'esprit de Kojima-san, et je continuerai à me battre pour ça tous les jours."

Son combat, ainsi qu'il l'a également précisé, concerne notamment le budget alloué au film, qu'il souhaite à la hauteur des ambitions méritées par la célèbre franchise.

ADN, Wakanim, Crunchyroll : les animés du 6 au 13 juillet

Yu Yu Hakusho (ADN)

Yu Yu Hakusho suit le personnage de Yusuke Urameshi, un jeune voyou de 14 ans. À la surprise générale, il sacrifie sa vie pour sauver celle d'un petit garçon lors d'un accident de voiture. Il quitte alors le monde des humains, le Ningen-Kai, pour rejoindre le monde spirituel, le Rei-Kai, gouverné par l'empereur Enma Daioh... L'histoire, pleine d'humour et de rebondissements, tient en haleine les spectateurs de tous âges et fait de Yu Yu Hakusho une des séries les plus populaires du monde. Cet anime shônen made in 90's est tiré du manga de Yoshihiro Togashi, également auteur du génial Hunter x Hunter. Les scènes de baston sont mémorables et l'opening, Smile Bomb, est définitivement culte ! 

Deca-Dence (Wakanim)

Il y a des années, la soudaine apparition des Gadolls, une forme de vie inconnue, a bien failli conduire à l'extinction du genre humain. Pour se protéger de la menace, les survivants ont trouvé refuge dans la forteresse mobile Deca-Dence, haute de 3 000 mètres. Deux sortes d'habitants existent : les Gears, des guerriers luttant nuit et jour contre les Gadolls, et les Tankers, des humains sans capacité à combattre. Natsume est une jeune Tanker qui entretient le rêve de devenir une Gear. Un jour, elle rencontre Kaburagi, un réparateur froid et brusque. Tout semble opposer la jeune optimiste prête à tout pour réaliser son rêve et l'homme réaliste qui a renoncé au sien, mais leur rencontre changera le monde à jamais. Deca-Dence nous entraîne dans une trépidante aventure à bord d'une forteresse mouvante géante dans cette nouvelle création originale par le réalisateur de Mob Psycho 100, Tachikawa Yuzuru ! Disponible dès le 8 juillet sur Wakanim.

The God Of High School (Crunchyroll)

Après le succès retentissant de Tower of God, Crunchyroll Originals revient avec une nouvelle adaptation de manhwa : The God of High School. Écrite par Park Yong-Je et publiée en ligne depuis 2011, cette bande-dessinée coréenne fait partie des incontournables de la sphère webtoon et a été l'une des premières à bénéficier d’une traduction anglaise, permettant ainsi sa découverte au monde entier. On y suit les aventures de Jin Mo-Ri, un artiste martial de 17 ans qui participe à un tournoi dont le gagnant verra son voeu le plus cher, exaucé. Mais, cachée dans l'ombre, une mystérieuse organisation semble manipuler le jeu, au détriment des participants. En collaboration avec les studios MAPPA réputés pour leur qualité d’animation, l'anime nous offre des chara-design aussi soignés qu’originaux et des scènes de combat épiques. Un pur shônen qui promet beaucoup d'action et de retournements de situations, le tout rythmé par des OST qui vous donneront envie de monter à votre tour sur le ring.

Space Battleship Yamato 2199 (ADN)

Transposé dans un univers de science-fiction où le Yamato est un vaisseau spatial, Space Battleship Yamato 2199 retrace l'histoire du naufrage mortel de ce navire cuirassé de la Marine Impériale japonaise lors de la Seconde Guerre Mondiale, coulé par des bombardiers américains. Cette version sortie en 2012 dans les cinémas du Japon à raison de quelques épisodes par mois, est un reboot de la série originale de 1974. Considérée comme l'oeuvre phare ayant conduit à l'augmentation des productions animées à la fin des années 1970, Yamato a été créée par Leiji Matsumoto, le dessinateur du cultissime Albator. Trente-huit ans après sa première diffusion, le jeune officier Susumu Kodai revient donc combattre les terrifiants Gamilas dans une version modernisée qui saura plaire à la nouvelle génération, et rendre les spectateurs du Club Dorothée, nostalgiques, par ses graphismes classiques. Un univers riche qui ne demande qu'à être (ré)explorer !

A Certain Scientific Railgun (Crunchyroll)

A Certain Scientific Railgun nous entraîne au coeur d'un monde où certains naissent avec des dons particuliers. Alors que les scientifiques voient en ces détenteurs de pouvoirs, une occasion de faire avancer la recherche, Mikoto Misaka, la plus puissante de tous, va tenter de résoudre les problèmes qui discriminent les siens. Cet anime de trois saisons (dont les deux premières sont disponibles sur Netflix) est un spin-off de la série A Certain Magical Index, également écrite par Kazuma Kamachi et qui, elle, se concentre sur le personnage masculin : Toma Kamijo. Cependant, il n'est pas nécessaire de voir la série d'origine pour comprendre et apprécier sa dérivée. Son mélange d'action, de suspense et d'aventures, le tout saupoudré d'une bonne dose d'humour, saurait accrocher le public le plus récalcitrant au genre science-fiction. Et si vous préférez les psychopathes aux héros, sachez qu'il existe un second spin-off centré sur le personnage sadique et arriviste d'Accelerator.

Giancarlo Esposito dans le prochain jeu Far Cry 6 ?

Bien connu des fans de la série Breaking Bad et de Better Call Saul dans laquelle il reprend son rôle de baron de la drogue, Giancarlo Esposito, alias Gustavo Fring, serait la tête d'affiche du prochain volet de la franchise vidéoludique Far Cry, développée par l'éditeur Ubisoft. Une information lâchée par le site GameReactor UK, disparue du site depuis. L'acteur devrait y incarner le méchant dans ce Far Cry 6, qui devrait être dévoilé lors de la conférence de l'éditeur prévue le 12 juillet prochain, en remplacement de la conférence traditionnelle de l'E3. Dans cet article, le comédien y révélait avoir récemment travaillé sur "un très gros jeu, dont il ne pouvait pas parler pour l'instant".

Du reste, ce n'est pas la première fois qu'il est sollicité par l'industrie du jeu vidéo. Il avait déjà prêté ses traits au personnage du "dentiste" dans une grosse mise à jour du shooter de braquage Payday 2. Quoi qu'il en soit, si l'information est confirmée, elle aura quelque chose de savoureux. Dans Far Cry 3, le grand méchant du jeu était (génialement) incarné par Michael Mando sous les traits de Vaas; l'acteur étant également à l'affiche des séries sus-nommées où Giancarlo Esposito joue.

Mort d'Ennio Morricone à 91 ans

Le chef d'orchestre et compositeur italien Ennio Morricone est mort dans la nuit du 5 au 6 juillet 2020 à l'âge de 91 ans des suites d'une chute selon les médias italiens. Il était connu pour son travail sur les films de Sergio Leone mais aussi des morceaux mythiques comme Sacco et Vanzetti (1971), Maddalena (1972), Les Incorruptibles (1987) ou La Légende du pianiste sur l'océan (1998).

Elève de Goffredo Petrassi et diplômé de l'Académie Santa Cecilia de Rome, où il a raflé les premiers prix de composition, d'instrumentation et de direction d'orchestre, Ennio Morricone débute dans la musique dite "sérieuse" ou expérimentale, évoluant dans des groupes d'improvisation, avant de s'intéresser peu à peu à la musique de film à partir de 1961.

Auteur de musiques pour Bernardo Bertolucci ou Marco Bellocchio, c'est surtout avec Sergio Leone et la partition de Pour une poignée de dollars qu'il acquiert une renommée internationale et la reconnaissance quasi-immédiate de ses pairs.Réitérant avec succès sa collaboration avec Leone, pour des classiques comme Le Bon, la brute et le truand, Il était une fois dans l'Ouest qui obtient un triomphe discographique sans précédent, ou encore avec Il était une fois la révolution, Morricone poursuit également son travail dans des domaines de plus en plus divers, touchant à tous les genres.

Au cours des années 60, 70 et 80, son style fait de nervosité et de lyrisme est maintes fois imité tout en inspirant également l'univers des variétés. Le succès discographique accompagne par ailleurs souvent ses oeuvres, comme la chanson Here's to You que chante Joan Baez pour Sacco et Vanzetti ou le fameux Chi Maï qui rythme Maddalena (1971) puis des années plus tard Le Professionnel avec Jean-Paul Belmondo.

A partir de 2001, le Maestro ralentit son travail pour le grand écran, souhaitant aller à la rencontre du public, à travers une tournée musicale où il se produit à la tête de l'Orchestre Symphonique de Rome, jouant à cette occasion quelques unes de ses pages les plus belles, comme Mission ou Cinema Paradiso. Ennio Morricone est l'auteur de plus de 500 partitions pour le grand écran.

Le musicien est sorti plusieurs fois de sa retraite dans les années 2010, collaborant notamment avec Christian Carion pour En mai fais ce qu'il te plaît et Quentin Tarantino pour Les Huit salopards. Le compositeur de 88 ans remporte d'ailleurs en 2016 l'Oscar de la meilleure musique pour son travail sur ce western, le seul de sa brillante carrière.

05 juillet 2020

Spartacus sur Arte : pourquoi Kirk Douglas a-t-il renvoyé un réalisateur en plein tournage ?

Fresque dantesque, oeuvre majeure du cinéma et de son réalisateur Stanley Kubrick, Spartacus a connu une genèse mouvementée. En particulier dans la sélection du scénariste et du metteur en scène qui seraient les mieux qualifiés pour porter comme il se doit à l'écran le roman de Howard Fast.

Confiée à l'origine à l'auteur lui-même, l'écriture du script est finalement transmise à Dalton Trumbo après un résultat jugé de "véritable désastre" par Kirk Douglas. Toujours sur la terrible "liste noire" anti-communiste de McCarthy, Trumbo est alors forcé de travailler sous un pseudonyme, Sam Jackson, pendant toute la production de Spartacus. Grâce à ce film et son producteur, il retrouvera sa véritable identité au générique.

Le choix du metteur en scène est une toute autre affaire. David Lean et Martin Ritt sont envisagés, mais c'est au final Universal qui tranche et impose Anthony Mann. Dans l'ouvrage "I am Spartacus", dans lequel il revient sur les coulisses du film, Kirk Douglas raconte qu'il fit immédiatement part au studio de son inquiétude face à cette décision : "Pour moi, Mann n'est pas le cinéaste approprié". Il ravale tout de même son appréhension et le tournage sera officiellement lancé le 27 janvier 1959.

Si la première semaine, consacrée aux plans d'ouverture aux carrières de pierre, se déroule sans accroc, la suivante fait tout basculer. Sur le plateau, Peter Ustinov, interprète du marchand d'esclaves Lentulus Batiatus, se laisse quelque peu emporter dans ses scènes et Anthony Mann ne parvient pas à le canaliser. "C'est au réalisateur de savoir quand et comment freiner cet instinct" déclare Kirk Douglas. Devant la situation - des rushes presque inutilisables, un retard sur le planning, un budget grandissant - et un metteur en scène qui semble submergé par l'ampleur du projet, Universal demande à l'acteur de le renvoyer.

"Lorsque je lui annonce la nouvelle, il le prend mieux que je ne le craignais. A vrai dire, il semble même soulagé. Il ne le dit pas, mais j'ai le sentiment qu'il cherchait lui-même une manière élégante de se retirer." Kirk Douglas retrouvera Anthony Mann 6 ans plus tard pour Les Héros de Télémark. Pour Spartacus, le comédien décide de miser sur Stanley Kubrick qui l'avait dirigé quelques années auparavant dans Les Sentiers de la gloire (1957). Si certains le mettent en garde, il assume ce choix : "Bien qu'il n'ait que trente ans, il est suffisamment talentueux et sûr de lui pour s'emparer d'un film de cette ampleur. [...] Sa confiance en lui frise souvent l'arrogance - ce trait de caractère pourra l'aider à travailler avec des acteurs hautement respectés mais parfois difficiles à manoeuvrer comme [Laurence] Olivier, [Charles] Laughton et [Peter] Ustinov."

2012 sur TF1 : pourquoi cette année-là symbolisait-elle la fin du monde ?

"Nous étions prévenus", rappellent les quelques mots placardés sur les affiches promotionnelles de 2012. Le film de Roland Emmerich puise son inspiration d'une prophétie popularisée par le mayanisme, cet ensemble de croyances issues de la mythologie maya. Selon une interprétation moderne, le calendrier de la civilisation précolombienne arriverait à son terme fin 2012. Plusieurs chercheurs ont donc étudié les phénomènes prédits censés frapper la planète. Certains auteurs comme Lawrence E. Joseph, John Major Jenkins et Daniel Pinchbeck ont ainsi commenté plusieurs modifications terrestres possibles : changements cataclysmiques, inversion des pôles magnétiques, activité solaire hors norme, bouleversements climatiques et crise écologique... Autrement dit : la fin du monde.

Bien évidemment, de telles prédictions n'ont pas manqué d'alimenter les théories complotistes. L'événèment a engendré une résurgence de discours apocalyptiques. Partout sur les réseaux sociaux et sur Youtube ont émergé des contenus alarmistes développés par des groupuscules se revendiquant de la sphère scientifique. La campagne de marketing autour du film, sorti 3 ans avant l'année fatidique, n'a pas aidé à calmer les ardeurs. Elle s'est notamment accompagnée de la mise en ligne d'un site scientifique fictif, The Institute for Human Continuity, appelant les populations à se préparer au pire...

La date tant redoutée approchant et le public commençant à prendre la chose bien trop au sérieux, la NASA s'est sentie obligée de réagir aux rumeurs grandissantes de fin du monde. "L'Agence reçoit tellement de questions de personnes terrifiées que nous avons dû monter un site pour déconstruire ces mythes. Ce n'était encore jamais arrivé" a déclaré Donald Yeomans, représentant au sein de l'organisation américaine, au site The Australian. Dans la même interview, il aurait également ajouté qu'un groupe d'experts de l'organisation américaine désignait 2012 comme "le film de science-fiction le plus absurde" en raison de sa propension à "tirer parti des inquiétudes du public envers la supposée fin du monde". Depuis, la NASA s'est désolidarisée de ces derniers propos impliquant une liste des films de science fiction les moins réalistes, en témoigne cet article du Guardian.

Afin de calmer un public affolé, l'Agence a donc publié le 22 décembre 2012, sur son site officiel, un communiqué revenant sur les différentes raisons pour lesquelles la fin du monde n'a pas eu lieu. Outre les nombreuses réponses apportées à cette prophétie en particulier, le communiqué aborde des sujets un peu plus généraux sur lesquels il y a encore confusion pour le commun des mortels et qui risqueraient de ressurgir avec de nouvelles prédictions. Nous voilà rassurés !

Ju-On Origins (Netflix) : connaissez-vous les autres films de la franchise ?

La plateforme américaine a annoncé, lors d'une conférence de presse au Japon cet été, qu'elle avait commandé une série basée sur la saga nippone. La réalisation de cette série nommée Ju-On : Origins a été confiée à Sho Miyake. Disponible depuis le 3 juillet sur Netflix, la série s'attache à raconter les origines de la malédiction et les faits réels qui ont inspiré la légende mais aussi le parcours des premières victimes avec des séquences horrifiques léchées et des flashbacks effrayants.

Lancée en 2000 par le réalisateur japonais Takashi Shimizu, la franchise Ju-On débute avec deux premiers films terrifiants sous-titrés The Curse qui relatent des histoires de présences maléfiques dans des maisons hantées. Deux ans plus tard, le réalisateur sort le film Ju-On : The Grudge qui s'inscrit dans la franchise en poussant le curseur plus loin puisque la malédiction est perpétuée par les esprits de personnes tuées sous le coup de la vengeance. Dans le premier film, qui se divise en plusieurs chapitres, on suit la vengeance de Kayako qui hante la maison où elle a été tuée par son mari Saeki. Ce dernier et son fils s'en prennent aussi à tous ceux qui ont le malheur de la visiter, des occupants aux soignants en passant par les inspecteurs enquêtant sur les disparations. A la fin, Kayako finit par prendre possession de la malheureuse Rika.

Après Ju-On : The Grudge, Takashi Shimizu réalise une suite en 2003, également divisée en chapitres, dont les évènements suivent directement le premier film. Dans Ju-On : The Grudge 2, le fantôme de Toshio, le fils de Kayako et Saeki, s'en prend directement à des innocents qui vont se retrouver dans la maison hantée pour une émission spéciale sur le cinéma d'horreur avec en invitée spéciale Kyoko, une actrice vedette. Toute l'équipe de tournage va être attaquée mais c'est surtout Kyoko, enceinte, qui va souffrir le plus de la malédiction, qui va s'emparer de sa fille des années plus tard. La franchise continue avec d'autres films Ju-On, plus confidentiels et destinés au marché vidéo, tels que Ju-On : White Gost and Black Ghost et Ju-On : Beginning of the End.

Après le succès de Ju-On : The Grudge, Takashi Shimizu exporte son fantôme blafard aux cheveux longs aux États-Unis en 2004 dans le remake The Grudge, produit par Sam Raimi et porté par Sarah Michelle Gellar (Buffy contre les vampires). L'actrice incarne l'héroïne Karen Davis, une jeune aide soignante qui a suivi son copain au Japon. Elle est employée pour s'occuper d'une vieille dame mais elle découvre rapidement que la maison est hantée par un fantôme assoiffé de vengeance, celui de Kayako, tuée par son mari. La malédiction, issue d'une légende japonaise sur les morts de rage ou de tristesse, frappe la maison nippone et poursuit tous ceux qui y pénètrent.

Le succès de The Grudge lui vaut une suite, toujours réalisée par Takashi Shimizu. The Grudge 2 est centré sur Aubrey (Amber Tamblyn), la sœur de Karen. Apprenant ce qui est arrivé à sa sœur, Aubrey s'envole pour Tokyo et va, elle aussi, se retrouver confrontée au fantôme qui lui a pris Karen. Mais la malédiction, qui semble s'étendre dangereusement, va aussi toucher d'autres jeunes gens, comme Allison et Jake (Matthew Knight). Un troisième et dernier volet, sorti directement en DVD, voit le jour en 2009. Réalisé par Toby Wilkins, The Grudge 3 fait suite aux évènements du deuxième film en suivant l'hospitalisation de Jake en service psychiatrique. Le malheureux se fait tuer par le fantôme et sa mort remonte jusqu'à Naoko, la sœur de Kayako. Elle se rend alors à Chicago pour déjouer la malédiction et mettre fin aux agissements de sa sœur afin qu'elle retrouve enfin la paix intérieure.

Dix ans après The Grudge 3, le fantôme aux cheveux longs est de retour dans le reboot The Grudge, réalisé par Nicolas Pesce et produit par Sam Raimi. Cette fois, la malédiction va frapper Peter (John Cho), un agent immobilier, et les détectives Goodman (Demian Bichir) et Muldoon (Andrea Riseborough) qui enquêtent sur un cadavre caché dans une maison. Les trois malheureux vont alors se faire pourchasser par le fantôme revanchard, bien décidé à s'en prendre à eux mais aussi à leurs enfants.