03 juillet 2020

Fallout : le jeu vidéo post-apocalyptique adapté en série chez Amazon

Après le succès de la série The Witcher diffusée sur Netflix, qui était certes une adaptation des livres d'Andrzej Sapkowski mais largement connus grâce à l'extraordinaire saga vidéoludique développée par le studio CD Projekt Red, puis l'annonce toute récente d'une série animée de dix épisodes à venir en 2022 sur Netflix, Cyberpunk Edgerunners, qui sera dérivée du jeu Cyberpunk 2077, les jeux vidéo ont la cote en série.

La dernière annonce devrait logiquement réjouir les fans : l'éditeur Bethesda vient en effet d'annoncer la venue prochaine sur Amazon Prime d'une série basée sur sa cultissime licence vidéoludique post-apocalyptique Fallout, née au milieu des années 1990. Cette série sera produite par Kilter Films, et surtout réalisée par l'équipe aux commandes de la formidable série Westworld, le tandem Jonathan Nolan et Lisa Joy ! La série est d'ailleurs déjà en cours de pré-

"Fallout est l'une des plus grandes séries de jeux de tous les temps. Chaque chapitre de cette histoire incroyablement imaginative nous a coûté d'innombrables heures que nous aurions pu passer avec la famille et les amis. Nous sommes donc extrêmement heureux de nous associer à Amazon Studios, à Todd Howard et au reste des créateurs brillants de Bethesda pour donner vie à cet univers massif, subversif et obscurément drôle" précise le communiqué de presse accompagnant cette annonce. De son côté, Todd Howard, qui est le producteur exécutif chez Bethesda Games Studios, y va aussi de son petit commentaire : "Au cours de la dernière décennie, nous avons examiné de nombreuses façons de faire apparaître Fallout à l'écran. Mais il était clair dès le moment où j'ai parlé pour la première fois avec Jonah et Lisa, il y a quelques années, que c'était eux et l'équipe de Kilter qui feront bien les choses. Nous sommes d'énormes fans de leur travail et nous ne pourrions pas être plus excités de travailler avec eux et avec Amazon Studios".

En 2009, la société Bethesda Softworks déposait auprès de l'US Patent and Trademark Office (l'organisme chargé de gérer les droits et autres copyrights) le nom de "Fallout", pour un "service de divertissement sous la forme d'un programme télévisé", ainsi que pour un ou des "film(s) se déroulant dans un univers post-apocalyptique".

Silence radio depuis, jusqu'en 2016, où Todd Howard, le producteur exécutif de Fallout 4, -un des cartons vidéoludiques absolus de l'année 2015- s'était exprimé sur le sujet, avouant avoir rencontré à plusieures reprises les Majors. "Nous avons eu plusieurs réunions à ce sujet durant des années et il n'y a jamais vraiment eu de véritable déclenchement même si je me disais que ça pourrait être aussi bon que le jeu. Une adaptation pourrait toutefois se faire, je n'exclus pas cette possibilité". Ce sera donc in fine par la case série et non cinéma que la licence déboulera sur nos (plus si petits) écrans.

"La guerre. La guerre ne change jamais..." Une cultissime Tagline pour une licence qui ne l'est pas moins : Fallout. On pourrait dire que cette formidable saga post-apocalyptique est au jeu vidéo ce que la saga post-apo Mad Max est au cinéma : incontournable. La série des jeux Fallout n'ayant d'ailleurs jamais manqué de rendre hommage à son pendant cinématographique, même si son univers est avant tout ancré dans le rétro-futurisme des années 50. C'est ce qui fait tout le charme de cette cultissime licence, vendue à plusieurs dizaines de millions d'exemplaires. Chaque annonce d'un nouvel opus est, à ce titre, un petit événement.

Prenant donc place dans un monde dévasté suite à une guerre nucléaire, les jeux ont eu par exemple pour toile de fond les villes de Boston, Washington, Las Vegas, l'Etat de Virginie... Peuplé d'une énorme galerie de personnages parfois attachants, sans scrupules, vicieux, entre réfugiés sortant de leurs abris anti-atomiques où ils ont grandis, bandes de raiders (pillars), créatures mutantes, milices fascistes et autres confréries armées jusqu'aux dents, l'univers de la licence Fallout est d'une incroyable richesse. Et, jeu de rôle oblige, la durée de vie de chaque jeu se mesure logiquement en plusieurs dizaines d'heures.

Non seulement le format d'une série permet de développer les personnages, l'ambiance, mais offre aussi l'opportunité de séquences d'actions démentes, du niveau de celle de Mad Max : Fury Road, avec un traitement visuel ad hoc, forcément traité à grands renforts de CGI. Mettre sur pied une telle série possédant un tel background est coûteux. Si le résultat est à la hauteur, on tiendra peut-être LA série Survival ultime, enterrant en deux coups de pelle The Walking Dead.

Un jour sans fin : une série en préparation ?

27 ans après sa sortie au cinéma, Un Jour sans fin, le film culte d'Harold Ramis porté par Bill Murray, va-t-il connaître une suite en série ? C'est en tout cas ce que vient d'affirmer Stephen Tobolowsky, qui interprétait l'insupportable Ned Ryerson, l'ancien camarade de classe de Phil Connors qui l'alpaguait chaque matin à sa sortie de l'hôtel.

Selon ce qu'a déclaré l'acteur dans The Production Meeting Podcast, c'était apparemment à son tour de se faire récemment interpeller sur le tournage de la série Les Goldberg par un producteur. Ce dernier lui a ainsi annoncé le développement d'une série Un jour sans fin située 30 ans après les événements du film, et lui a proposé d'en faire partie sans lui donner davantage de détails. L'acteur a répondu par l'affirmative. 

A l'image de Phil Connors, coincé pour l'éternité dans une seule et même journée au beau milieu du patelin paumé de Punxsutawney, il nous faudra nous armer de patience pour en découvrir davantage sur ce nouveau projet. 

Nouveautés Disney+ du 3 au 9 juillet

Nouveaux épisodes de séries Originales :

Projet Héros Marvel – épisode 16 : Genesis la protectrice des animaux

Héros fidèles avec Bill Farmer - épisode 8 : Chiens acteurs et chasse à courre

Dimanche en famille – épisode 35 : Le théâtre d'ombres Peter Pan

Une Journée à Disney – épisode 31 : Zama Magudulela : Le Roi lion, Madrid, Espagne

Pixar en vrai – épisode 9 : Là-haut : Vol en ballon

Ajouts au catalogue :

Agent Carter - Saison 1

A nous quatre

Hamilton

La Route de l’enfer : Norvège - Saisons 1, 2 et 3

Urgences Animales - Saisons 1 et 2

Agent Carter sur Disney+ : comment la série est-elle reliée au Marvel Cinematic Universe ?

La comédienne anglo-américaine Hayley Atwell a fait ses premières armes à la télé britannique avant de décrocher un second rôle qui allait donner un nouveau tournant à sa carrière : l’agent Peggy Carter, espionne au service des Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale au début de Captain America : First Avenger. Sorti en 2011, le film de Joe Johnston raconte les origines du super soldat et dévoile un pan entier de la mythologie Marvel, jusqu’alors peu développée dans le MCU.

En effet, ce retour dans le passé permet à Christopher Markus et Stephen McFeely, scénaristes de Captain America et plus tard créateurs d’Agent Carter, de poser les premières pierres (d’infinité) du grand arc Avengers qui s’est terminé à la fin de la phase III de la franchise. Alors que les films précédents, autour des aventures d’Iron Man, Hulk et Thor, n’étaient pas encore reliés les uns aux autres de façon évidente, mis à part les fameuses scènes post-générique, Captain America : First Avenger crée le contexte qui va aboutir au plus grand rassemblement de super-héros sur grand écran.

C’est donc dans ce film que Steve Rogers rencontre et tombe amoureux de Peggy Carter, membre de la SSR (Strategic Scientific Reserve), cette entité militaire qui donnera naissance au S.H.I.E.L.D (Strategic Homeland Intervention, Enforcement and Logistics Division) et dans laquelle on retrouvera les personnages Nick Fury et Phil Coulson. Et avec qui Peggy Carter crée-t-elle cette organisation ? Howard Stark, qui n’est autre que le père de Tony, alias Iron Man… C’est pourquoi on retrouve Howard au générique de la série Agent Carter.

Une fois introduite dans le MCU et dotée de son propre arc narratif, Peggy Carter fera plusieurs apparitions en dehors des épisodes de la série Agent Carter. Dans Les Agents du S.H.I.E.L.D., certains flashbacks explorent sa genèse en présence de Peggy. Dans les films, elle réapparait à notre époque, lorsque Steve Rogers est décongelé, mais aussi dans le passé à l’occasion des voyages dans le temps des Avengers. Elle est aussi présente au début d’Ant-Man, dans une séquence qui la réunit avec Hank Pym et Howard Stark.

L’arrivée de la saison 1 d’Agent Carter, qui retrace les enquêtes undercover de l’espionne après la disparition de Captain America, sur Disney+ est donc l’occasion pour les fans du MCU d’en savoir davantage sur ce personnage secondaire fort et attachant, qui reste à ce jour le plus présent à travers la saga. Elle fait même mieux que Nick Fury !

02 juillet 2020

Hanna (Amazon) : ce qui vous attend dans la saison 2 de la série d'espionnage

ATTENTION - L'article ci-dessous contient des spoilers dans la mesure où il évoque certains des rebondissements de la saison 1 de "Hanna". Veuillez donc passer votre chemin si vous n'êtes pas à jour. Sinon, rendez-vous après la bande-annonce.

Dans la saison 1 d'Hanna, l'héroïne était opposée aux responsables de l'opération Utrax, qui avaient mené diverses expériences sur des bébés, dont elle. La grande méchante se nommait alors Marissa Ziegler (Mireille Enos), mais celle-ci était doublée par ses supérieurs et participait à la destruction du projet. Ce qui n'était visiblement que la partie visible de l'iceberg, car l'ado va désormais se retrouver confrontée au redoutable John Carmichael (Dermot Mulroney) qui, avec Leo Garner (Anthony Welsh), entraîne des jeunes filles ayant suivi le même programme pour les envoyer sur des missions dont la teneur nous sera dévoilée au fil des huit épisodes que compte cette seconde saison, et dont une bonne partie de l'intrigue se déroule aux Meadows, centre d'entraînement aux allures d'internat. Et qui sait quelles élèves présentes sur place constitueront aussi une menace pour Hanna.

Ou Clara (Yasmin Monet Prince), qui a fui le complexe d'Utrax, où elle était appelée "249", dans les ultimes minutes du dernier épisode en date, pour devenir une alliée tandis que Marissa, qui avait caché son implication dans la destruction du programme, continue de tenir un rôle ambigu en jouant les agents doubles. Va-t-elle être démasquée ? Pencher définitivement dans un camp ? Mort des suites de ses blessures dans le final de la saison 1, Erik Heller est en revanche bien absent de l'intrigue, et Joel Kinnaman n'est pas présent au casting.

Comme dans la saison 1, Hanna va bouger. Beaucoup, de la Roumanie à l'Espagne, en passant par la France et la Grande-Bretagne. Mais avec une nuance : car si l'héroïne était en fuite dans les huit épisodes précédents, elle se livre cette fois-ci à une traque de ses adversaires et n'hésite pas à aller les chercher sur leur propre terrain. D'où une partie du récit au cours de laquelle l'action se pose et reste circonscrite aux Meadows. Il s'agit d'ailleurs du noyau central de cette saison 2, qui voit l'humain prendre le pas sur les éléments de thriller et d'espionnage, qui restent évidemment présents par petites touches.

Après Laure de Clermont-Tonnerre (Nevada) sur Mrs. America puis Houda Benyamina (Divines) avec The Eddy, et en attendant Julia Ducournau (Grave) et la saison 2 de Servant, on retrouve le nom d'Eva Husson dans la seconde partie des aventures d'Hanna. La réalisatrice des Filles du Soleil a en effet signé les trois premiers épisodes, avant de passer la main à une autre femme, Ugla Hauksdóttir, sur les trois suivants, puis au créateur David Farr pour la conclusion.

C'était le point fort du film de Joe Wright sorti en 2011 et ce qui lui donnait une bonne partie de son originalité : le mélange entre action, espionnage et récit initiatique. Si la série crée par David Farr, scénariste du long métrage, prenait quelques libertés par rapport à son modèle, ce cocktail était toujours au programme des réjouissances et fonctionnait très bien sur un format plus long. Et c'est encore le cas dans la saison 2, qui offre une adolescence toujours aussi musclée à Hanna et parle de son émancipation, après la mort de son père adoptif et alors qu'elle a pris Clara sous son aile au moment où nous la retrouvons. Si l'intrigue globale se complexifie, la notion de passage à l'âge adulte est toujours aussi importante, pour elle comme pour les autres jeunes filles issues du programme et qui vont devoir apprendre à vivre une vie à priori normale, en entretenant par exemple une correspondance avec une famille éloignée... et fictive.

Si ce mélange fonctionne toujours bien à l'écran, c'est aussi grâce au casting et notamment la toujours impeccable Esme Creed-Miles, révélation de la saison 1 qui transforme l'essai avec un personnage beaucoup plus déterminé et implacable. En ado normale comme en tueuse pleine de sang-froid, la comédienne est crédible sur les deux tableaux et en ferait presque oublier Saoirse Ronan, qui avait tenu le rôle sur grand écran, et dont elle se rapproche un peu pendant les épisodes où elle se teint les cheveux en blond. On notera d'ailleurs, pour les fans du film de Joe Wright, que quelques notes entendues par instants dans la saison 2 de la série font écho à la bande-originale composée par les Chemical Brothers pour le cinéma.

Vous pourrez en avoir le cœur net dès le 3 juillet sur Amazon Prime Vidéo, qui met les huit nouveaux épisodes en ligne. En attendant, peut-être, la suite des aventures d'Hanna sur petit écran.

Jurassic World 3 : des infos sur les personnages de Sam Neil, Jeff Goldblum et Laura Dern

On savait depuis novembre 2019 que le trio vedette du film original Jurassic Park, à savoir Sam Neill, Laura Dern et Jeff Goldblum, serait à nouveau de l'aventure dans le prochain volet de la franchise, Jurassic World : Dominion, attendu pour juin 2021. En revanche, les spéculations n'ont pas manqué, quant à leurs temps de présence à l'écran. Peut-être un simple caméo, histoire de rappeler les fans à leurs bons souvenirs ?

Dans une interview avec Yahoo, Sam Neill a tenu à clarifier les choses sur ce point : non, la présence des deux comédiens et de la comédienne ne sera pas juste une apparition fugace."Nous serons là tout au long du film, Jeff, moi et Laura", soulignant au passage avec humour "qu'il ne pourra en revanche certainement pas courrir aussi vite qu'il y a 27 ans".

Le tournage du film est censé reprendre la semaine prochaine en Grande-Bretagne, après une fermeture dûe à la pandémie du covid-19. "Nous allons vivre ensemble pendant trois ou quatre mois" lâche l'acteur, "ca va être fun. Tout le monde aime Chris [Pratt] et Bryce [Dallas Howard], je pense que nous serons une joyeuse bande !"

Netflix : Mes premières fois renouvelée pour une saison 2

Mes premières fois est renouvelée ! La série créée par Mindy Kaling et Lang Fisher aura une saison 2 puisque lors d'un stream spécial, l'équipe a tenu à annoncer la bonne nouvelle à ses fans (en blaguant sur le fait que Maitreyi Ramakrishnan s'est fait une frange durant le confinement) :

Devi continuera donc à vivre des premières expériences et à faire son deuil dans une saison 2. Reste à savoir quand la production pourra débuter puisque la reprise des tournages à Hollywood est grandement menacée par le regain de la pandémie de Covid-19 aux Etats-Unis.

Le Grand Blond avec une chaussure noire sur France 3 : pourquoi Pierre Richard était-il angoissé à l’approche de la sortie ?

En 1972, Pierre Richard retrouve le réalisateur Yves Robert pour la quatrième fois à l'occasion du Grand Blond avec une chaussure noire. Le comédien interprète un violoniste fantasque choisi pour jouer à ses dépens le rôle d'un redoutable espion international.

À l'époque, Pierre Richard s'est fait connaître par les comédies qu'il réalise et dans lesquelles il joue. Lors de la projection presse du Grand Blond avec une chaussure noire, le comédien, déjà angoissé, craint le pire : « (…) j'étais catastrophé. Engoncés dans leurs fauteuils, ils semblaient dormir. Ça ressemblait bougrement à un bide ».* Persuadé que le film vient de signer l'arrêt de sa carrière, il prend une décision radicale et part en Guadeloupe. Cette fuite est sa manière de se protéger. À son retour trois semaines plus tard, il découvre avec stupeur que la comédie fait un carton : « Depuis je me méfie des projections privées. Sans commentaire ».

Totalisant 3,4 millions de spectateurs à sa sortie, un score qui le classe dans le top 10 du box-office cette année-là, Le Grand Blond avec une chaussure noire connaît une suite deux ans plus tard : Le Retour du grand blond, et un remake américain, L'Homme à la chaussure rouge, avec Tom Hanks.

*Les citations sont extraites de Je sais rien mais je dirai tout de Pierre Richard et Jérémie Imbert, Flammarion.

Caligula : il y a 40 ans sortait le sulfureux péplum érotique de Tinto Brass

Le 2 juillet 1980, il y a tout juste 40 ans, les spectateurs français découvraient dans leurs salles obscures le péplum érotique Caligula. Une oeuvre signée par le pape auto-proclamé du film érotique, l'italien Tinto Brass, qui s'était fait remarquer en 1976 avec Salon Kitty, l'histoire d'un luxueux bordel berlinois sous le troisième Reich, transformé en repaire parfait par la Gestapo pour espionner sa clientèle déviante. Caligula obtiendra un beau score en fin de carrière : plus de 1,4 millions de français ont découvert les délires du règne de l'empereur romain fou et sadique. Entre scènes d'orgies et bacchanales infernales, meurtres et supplices sadiques, humiliations et complots, le spectacle offert, déviant et d'un kitsch hallucinant, louchant ouvertement vers le Satyricon de Fellini, fait quand même son petit effet.

Le réalisateur quant à lui n'est pas peu fier de ses prises de guerre sur ce film : il réunit en effet un casting trois étoiles de talents qui ont accepté de se laisser embarquer dans cette aventure. Il y a d'abord l'immense acteur John Gielgud, l'acteur shakespearien par excellence, qui campe Nerva. La grande actrice Helen Mirren à la solide carrière sur les planches et au cinéma. Un Malcolm McDowell sous les traits de l'empereur fou, quelques années après sa petite virée d'ultra violence chez Stanley Kubrick dans Orange mécanique. Sans oublier bien entendu de donner une mention toute particulière au vénéré Peter O'Toole, qui incarne un empereur Tibère agonisant et tout aussi déviant que son jeune successeur Caligula. Mais, à l'époque, l'acteur est plus au creux de la vague, addict à la drogue, que sur les sommets des dunes de sable de sa période Lawrence d'Arabie...

La genèse de Caligula remonte à 1972, époque à laquelle la première version du scénario est écrite par le réalisateur Roberto Rosselini, puis repris par le grand auteur et scénariste Gore Vidal, qui avait signé les scripts de très grands films ou chefs-d'oeuvre hollywoodiens, comme Le Gaucher d'Arthur Penn; Soudain l'été dernier, le péplum légendaire Ben-Hur avec Charlton Heston, ou encore celui de Paris brûle-t-il ? Les principales prises de vue de Caligula sont tournées d'août à décembre 1976 aux Dear Studios de Rome, où s'étaient également déroulées les prises de vue du Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz en 1963. Plus de 2500 comédiens furent mobilisés, pour près de 3600 costumes créés, dont 26 pour le seul Caligula. Le budget de ce péplum érotique est pas loin d'être pharaonique, surtout si l'on considère le genre auquel il appartient : 17,5 millions de dollars. Si les costumes ont coûté très chers, ce sont les décors qui se taillent la part du lion de ce budget, et que l'on doit au chef décorateur réputé Danilo Donati, qui travaille régulièrement avec Federico Fellini mais aussi avec Pier Paolo Pasolini.

Qu'est-ce qui a bien pu conduire Tinto Brass à renier purement et simplement son film ? Un mot, ou plutôt un nom : Bob Guccione. Producteur du film et homme d'affaire possédant la publication de charmes Penthouse, ce dernier n'a d'ailleurs pas hésité à battre le rappel auprès de ses Penthouse Pets - les playmates du magasine- pour participer au tournage et donner de leur personne...

Mais alors que Tinto Brass voulait faire de son film une oeuvre baroque et érotique, Bob Guccione se saisit du film en post-production, après avoir viré le réalisateur, pour y insérer avec son assistant Giancarlo Lui de nombreuses scènes pornographiques et sanglantes; la plupart tournées à l'insu de Tinto Brass. Des scènes entières sont aussi réécrites et retournées par Giancarlo Lui... Résultat : un scénariste (Gore Vidal) qui demanda ultérieurement à être retiré de l'affiche; un procès intenté par une playmate de Penthouse qui estima que ses scènes X nuisirent considérablement à la suite de sa carrière; et un réalisateur qui renia son oeuvre : le naufrage de Caligula fut intégral.

S'ajoute à cela le fait que le film subit les affres de la censure, quand il ne fut pas carrément interdit comme en Australie. De fait, il circule plusieurs montages du film. La version dite "intégrale" correspond à une durée de 148 min; c'est à dire en incluant les scènes de Bob Guccione. En 1981, ce dernier autorisa un remontage du film, ce qui porta sa durée à 105 min. C'est celle que les spectateurs français découvrirent en salle. En 1999, une nouvelle version du film de 102 min voit le jour. On a longtemps spéculé sur une version de 210 min du film, montrée en Italie et à Cannes en marge du Festival; mais quoi qu'il en soit, jamais Tinto Brass n'a pu apposer son director's cut... Si ces deux versions vous intéresse, ne serait-ce que pour faire la comparaison, sachez qu'elles furent éditées en France en DVD dans deux éditions séparées. L'une contenant la version du film interdite aux moins de 16 ans; l'autre strictement interdite aux moins de 18 ans, film X oblige. Caligula, une fresque déviante, hypnotique et malade, qu'il serait tout bonnement impossible à refaire aujourd'hui.

Beavis et Butt Head : le duo infernal de retour pour deux saisons inédites

Les deux accros à la télé les plus célèbres du petit écran font leur retour ! Beavis & Butt-head reviennent dans une version "réimaginée" sur la chaîne Comedy Central pour deux nouvelles saisons, rapporte le site TVLine, après une tentative de revival avortée en 2011 sur MTV.

Leur créateur, Mike Judge, sera de retour à l'écriture et à la production de la série animée, composée de neuf saisons diffusées entre 1993 et 1997 diffusée sur MTV, puis Comedy Central. A l'instar de Justin Roiland sur Rick et Morty, Judge est également en charge des voix nasillardes et horripilantes de Beavis et Butt-head.

Ces deux nouvelles saisons verront le duo faire face à un tout nouveau monde : celui de la Gen Z, la fameuse génération des millenials. Les fans de la comédie satirique peuvent ainsi s'attendre à voir les deux compères narquois s'attaquer aux problématiques sociétales actuelles comme les réseaux sociaux et les différentes tendances médiatiques. Si la série promet d'avoir des "thèmes méta" auxquels pourront s'identifier "les anciens et les nouveaux fans", le nouveau contrat de Mike Judge avec Comedy Central devrait également permettre à la chaîne de développer de potentiels futurs spinoffs et séries dérivées du duo emblématique. "Ca nous semblait être le bon moment pour être à nouveau stupides", conclut Mike Judge.

Cette annonce arrive quelques jours après que Comedy Central a commandé un spinoff de la série animée Daria, également diffusée sur MTV dans les années 1990, autour du personnage de Jodie. Ironie du sort, Daria était à l'origine... un spinoff de Beavis & Butt-Head !