Heureusement que Minecraft est là ! Si le blockbuster tiré des jeux vidéo a réussi le gros carton de 2025 jusqu'à présent, l'année ciné est pour le moment morose au box-office, avec un paquet de blockbusters qui ont sous-performé. De Mickey 17 à Blanche-Neige en passant par Captain America 4, la plupart de ces films à très gros buget devront espérer d'énormes revenus en VOD et produits dérivés pour espérer être rentables. Car produire un film à 200 millions de dollars ou plus devient quasiment impossible à monétiser pour Hollywood, dans le contexte actuel.
Le pape du box-office en a lui-même conscience. Et James Cameron n'est pas du genre à regarder l'industrie du haut de sa tour d'ivoire, sans tenter d'apporter sa contribution. Pour le réalisateur d'Avatar et Titanic, lui-même pas très regardant sur les dépenses, les studios doivent apprendre à dépenser moins pour gagner plus. Et il existe une manière très efficace d'y parvenir aujourd'hui : l'IA !
Dans un récent podcast, James Cameron met les pieds dans le plat et évoque l’avenir du cinéma à grand spectacle par le biais technique et financier : comment continuer à produire des films visuellement époustouflants sans faire exploser les budgets ? Selon lui, cela passe par une réduction drastique des coûts des effets spéciaux numériques (VFX). Idéalement, il faudrait pouvoir diviser par deux le montant de ces dépenses devenues exorbitantes. Et l’intelligence artificielle pourrait bien jouer un rôle clé dans cette révolution.
En septembre 2024, James Cameron a décidé de monter dans le train de l'IA et a rejoint le conseil d’administration de Stability AI, société à l’origine du célèbre modèle de génération d’images Stable Diffusion : "Avant, j’aurais monté ma propre boîte pour ça" sourit le cinéaste, qui avait créé Lightstorm Entertainment, sa propre entreprise de VFX, dès 1990. "Mais j’ai appris que ce n’est peut-être pas la meilleure façon de faire. Alors je me suis dit : OK, je vais rejoindre une entreprise solide, compétitive, avec de vrais résultats. Mon but, ce n’est pas de me faire un max d’argent. Ce que je veux, c’est comprendre ce domaine, savoir ce que les développeurs ont en tête. Quelles sont leurs priorités ? Leur cycle de développement ? Quelles ressources sont nécessaires pour créer un modèle sur mesure ? Et surtout, comment l’intégrer dans une chaîne de production VFX..."
Et ce n’est pas juste une réflexion théorique. Pour Cameron, il en va de la survie même du cinéma et des films pop-corn à très grand spectacle :
"Si l'on veut continuer à voir ce genre de films, il faut absolument diviser les coûts par deux. Mais attention, il ne s’agit pas de virer la moitié des équipes dans les studios d’effets spéciaux" tempère-t-il, en sachant très bien que ce genre de déclaration pour entraîner une levée de bouclier. "L’idée, c’est de doubler leur vitesse d’exécution sur une séquence donnée, d’accélérer le rythme de production, pour que les artistes puissent enchaîner les projets créatifs, les uns après les autres. C’est ça, ma vision."
Si James Cameron s’intéresse de près à l’intelligence artificielle, il reste catégorique sur un point : elle ne doit en aucun cas remplacer les créateurs humains. Pour lui, l’IA a sa place à Hollywood, mais uniquement comme outil pour alléger la charge de travail des équipes, pas pour les évincer. Dans une interview à CTV News en 2024, il disait ne pas croire "qu’un esprit désincarné, qui ne fait que régurgiter ce que d’autres esprits incarnés ont dit — sur la vie, sur l’amour, le mensonge, la peur, la mort — et qui recrache tout ça sous forme de salade de mots - puisse un jour émouvoir une audience. Il faut être humain pour écrire ça. Je ne connais personne qui envisage sérieusement de laisser une IA écrire un scénario."
James Cameron termine actuellement la post-production de Avatar: Fire & Ash, le prochain opus de sa saga mythique, dont la sortie est prévue pour décembre 2025 au cinéma.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire