27 avril 2023

Jafar Panahi : après 14 ans d'interdiction, le réalisateur a enfin quitté l'Iran

Pour le réalisateur iranien Jafar Panahi, c'est la page d'un roman long et pénible qui se tourne. En vigueur depuis 14 ans, son interdiction de quitter le territoire a été subitement levée, et il ne s'est pas fait prier pour s'envoler hors d'Iran, vers une destination non communiquée, comme l'a annoncé son épouse sur les réseaux sociaux.

Arrêté et emprisonné le 11 juillet dernier, en marge d'une manifestation pour réclamer la libération de ses confrères et compatriotes Mohammad Rasoulof et Mostafa Al-Ahmad, Jafar Panahi avait été libéré, sous caution, le 3 février de cette année. Et ce alors qu'il venait d'entamer une grève de la faim pour dénoncer les conditions de son incarcération.

Condamné en 2009 à six ans de prison et vingt années d'interdiction de réaliser ou écrire des films, quitter le pays ou s'exprimer dans les médias, car accusé de propagande contre le régime alors en place, et notamment son soutien envers le mouvement de protestation contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la République islamique, Jafar Panahi est désormais libre.

Si sa situation ne l'avait pas empêché des mettre des films en scène, de les présenter en festival et même d'y être récompensé (Ours d'Or à Berlin pour Taxi Téhéran, Prix Spécial du Jury à Venise pour Aucun ours), le réalisateur brillait par son absence et faisait figure de symbole dans le milieu artistique.

Comme le russe Kirill Serebrennikov (Leto, La Femme de Tchaïkovski), qui avait réussi à quitter son pays en 2022, il aura désormais plus de latitude pour faire du cinéma et présenter lui-même chacun de ses oeuvres.

26 avril 2023

Jazz Correia enceinte de son quatrième enfant : sa demande originale pour le prénom du bébé

2023 est une année que n’oubliera jamais Jazz Correia. Le 14 février dernier, alors qu’elle était en vacances en Thaïlande, la star de la JLC Family a appris qu’elle attend son quatrième enfant. Une heureuse nouvelle que la chérie de Laurent Correia a annoncée sur Instagram le jeudi 20 avril. Et pour cette grossesse, la maman de Chelsea, Cayden et London a décidé de faire le ramadan. “Ça a été hyper dur ce ramadan pour moi car j’ai jeûné en étant enceinte. J’avais des vomissements de fou. J’ai eu très faim. Je ne vais pas vous mentir, tout le monde a juste soif, mais moi j’ai eu très, très faim. J’avais la dalle, les crocs. Mais je voulais m’accrocher. Bien évidemment, ça a été fait en toute sécurité. Ma gynécologue a approuvé ma demande, elle m’a dit qu’on va se voir régulièrement pour voir que le bébé se développe bien. Que ça n’impacte pas sa santé et que, s’il n’y a pas de problème, on pouvait continuer. Donc je suis très contente, ça n’a absolument pas impacté mon bébé et j’ai pu faire l’intégralité de mon jeûne. A part deux jours très honnêtement, où j’ai dû faire un test de diabète et un autre des prises de sang”, révélait la soeur d’Eva Queen à sa communauté.

Il faut dire que pour ce quatrième bébé, Jazz avait très peur d’annoncer son existence à son mari. “J’étais tellement stressée, je n’avais rien vu venir. Et j’avais peur que Laurent me dise que quatre, c’était trop”, expliquait la starlette. Dans une vidéo postée sur son compte Instagram, Jazz révélait que Laurent est persuadé que cet enfant est une petite fille. D’ailleurs, l’influenceur a déjà une idée sur le prénom de cet enfant. “Tu l’appelleras Samui”, lui a-t-il dit dans cette vidéo, en référence à l’île de Koh-Samui en Thaïlande, où ils vont souvent en vacances.

Ce mercredi 26 avril sur Instagram, Jazz a fait appel à ses abonnés pour l’aider à trouver le prénom de son quatrième bébé. “Je veux toute votre créativité pour m’aider à trouver le nom de Baby 4. Très original, voire un mot, un prénom jamais entendu, avec une des lettres de la JLC”, a demandé Jazz à sa communauté.

Décès de Harry Belafonte à 96 ans

Il était “l’un des artistes noirs les plus novateurs de l’histoire” des États-Unis et “il a utilisé sa célébrité pour catalyser le changement social”, retient The Wall Street Journal. Le chanteur, acteur et militant Harry Belafonte est mort, le mardi 25 avril, d’une insuffisance cardiaque à son domicile de New York, a annoncé son agente dans un communiqué. Il avait 96 ans.

Né à Harlem en 1927 et élevé en Jamaïque durant une partie de son enfance, “le beau, talentueux et prolifique M. Belafonte” est devenu, “dans une Amérique marquée par la ségrégation”, l’une des célébrités “les plus influentes de l’après-guerre, transcendant les barrières raciales grâce à [ses albums], ses films et son militantisme”. Sa carrière “très diversifiée” lui a d’ailleurs valu une série de récompenses, dont les quatre prix majeurs de l’industrie du divertissement (les Emmys, les Grammys, les Oscars, les Tonys).

Avec des chansons à succès comme Day-O (The Banana Boat Song) et Jamaica Farewell, “il a presque à lui seul suscité un engouement pour la musique des Caraïbes”, se souvient pour sa part The New York Times, qui poursuit ainsi :

“À une époque où la ségrégation était encore très répandue et où les visages noirs étaient encore rares sur les écrans, grands et petits, l’ascension de M. Belafonte à l’échelon supérieur du show-business a été historique. Il n’était pas le premier artiste noir à transcender les frontières raciales ; Louis Armstrong, Ella Fitzgerald et d’autres avaient atteint la célébrité avant lui. Mais […] pendant quelques années, personne dans le monde de la musique, Noir ou Blanc, n’a été plus grand que lui.”

“Aussi important qu’il ait été dans le domaine du divertissement”, dans lequel “il a contribué à mettre la musique africaine et le calypso au premier plan des médias américains”, “il l’a été tout autant dans la lutte pour les droits des Africains-Américains”, note The Root, un magazine en ligne s’adressant en premier lieu au lectorat noir américain qui le qualifie de “légende des droits civiques”. “Proche de Martin Luther King Jr. et soutien financier de nombreux mouvements sociaux importants”, il était “l’un des principaux organisateurs de la marche historique sur Washington, en 1963”.

Sa mort a déclenché un torrent d’hommages, dont ceux de Joe Biden, de Barack Obama ou encore d’Oprah Winfrey, rapporte USA Today. Dans un communiqué relayé par Ebony, le président des États-Unis a salué un “Américain révolutionnaire qui s’est servi de son talent, de sa notoriété et de sa voix pour racheter l’âme de notre nation”.

The Flash : nouvelle bande-annonce


Encore un super-héros perturbant la timeline… La nouvelle bande-annonce de The Flash montre que le film très attendu mettant en scène Ezra Miller relève le défi d’adapter la mini-série de comics Flashpoint et sa réalité alternative. Grâce à ses pouvoirs, Barry Allen réalise qu'il peut changer le passé, et donc sauver sa mère. Mais la Speed Force est une source d'énergie instable, et en jouant avec le temps, Barry cause involontairement la création d'un multivers et se retrouve dans une réalité alternative sans métahumains. Car changer le passé signifie changer le futur... Le redoutable Zod de Michael Shannon, adversaire de Superman dans son dernier film en solo, et ses amis kryptoniens sont de retour, pour conquérir la Terre par la violence. 

Barry doit alors constituer une nouvelle équipe de choc qui l'aidera à réparer le multivers. L'un de ses nouveaux alliés n'est autre que le Batman de Michael Keaton, qui décide de sortir de sa grotte. Une version alternative de Barry est également de la partie. Enfin, The Flash présente également Sasha Calle dans le rôle de Supergirl. 

 The Flash - dans l'esprit de James Gunn et Peter Safran - est censé être le film réinitialisant le DC Universe. Beaucoup d’enjeux donc pour son réalisateur Andrés Muschietti, qui porte en quelque sorte l’avenir des studios DC sur ses épaules. On vous laisse également apprécier la bande-annonce japonaise qui, dans une toute autre ambiance, offre des images inédites, dont l’apparition de Ben Affleck en Chevalier Noir. Car selon les rumeurs, le film présentera des caméos de héros DC bien connus, avec également Gal Gadot reprennant son rôle de Wonder Woman. The Flash sortira exclusivement au cinéma le 14 juin prochain en France.

Netflix annule la série Big Mouth

Elle avait été saluée par la presse et par les spectateurs pour sa manière d’aborder des sujets tabou - tels que la puberté et le sexe - de manière frontale, mais avec une vraie finesse d’écriture. Big Mouth vient d’être annulée par Netflix après plus de 7 années passées à l’écran. Mais bonne nouvelle pour les fans, ils pourront faire leurs adieux dans une saison 8 qui sera diffusée courant 2024 sur la plateforme.

Big Mouth suit un groupe d'adolescents qui découvrent les affres de la puberté et des premiers émois amoureux. La série s’en amuse et caricature ce passage de la vie sans aucun filtre. Le tout est trash, drôle et à ne pas mettre devant les yeux d’enfants même s’il s’agit d’animation. On y parle aussi d’addiction à la drogue, de cyber-harcèlement et de sexualité multiple. Avec 8 saisons, il s’agit à l’heure actuelle de la série Netflix qui a connu la plus longue longévité (devant Grace et Frankie et ses 7 saisons).

La série fait aussi partie des meilleures productions de Netflix si l’on se fit à son excellente note spectateurs AlloCiné qui est de 4,1/5. Chacune de ses saisons se compose de 10 épisodes d’une vingtaine de minutes. Un format efficace, surtout pour ceux qui aiment binge-watcher.

Face au succès de Big Mouth, Netflix avait lancé un spin-off en 2022 intitulé Human Resources. Elle lève le voile sur la vie quotidienne des "monstres hormonaux", "chats de la dépression", "sorciers de la honte" et autres créatures qui aident les humains à traverser chaque étape de leur vie. Cette dernière connaît d’ailleurs le même sort que sa série-mère puisqu’elle vient d’être annulée à l’issue de la saison 2, attendue dans les prochains mois.

Charlie Sheen de l'acteur dans la série How To Be A Bookie, pour la plateforme Max

Acteur à la carrière en dents de scie et aux nombreuses frasques, Charlie Sheen s’apprête à faire son retour sur le petit écran avec Chuck Lorre, le créateur de Mon oncle Charlie. Une nouvelle surprenante si l’on se remémore l’histoire compliquée des deux hommes. Leur nouveau projet, intitulé How To Be A Bookie, est annoncé comme une série comique pour la plateforme Max - anciennement HBO Max.

Pour comprendre les enjeux de ce retour à la télévision, il faut revenir en 2011. À cette époque, Charlie Sheen est la star de Mon oncle Charlie, série à succès de CBS qui s'étend sur 8 saisons. Problème : l’acteur cumule les polémiques.

Son addiction à l’alcool et à la drogue, les accusations de violences conjugales et les crises de colère sur le plateau compliquent ses relations avec l'équipe. Intouchable, la star n’est pas vraiment inquiétée jusqu’au jour où une violente altercation éclate avec le créateur, Chuck Lorre.

Charlie Sheen profère des insultes à son encontre. La CBS met la production en suspens fin février 2011 avant de rompre le contrat de l’acteur quelques semaines plus tard. Évincé, il devient persona non grata à Hollywood, avant d’être finalement remplacé, deux mois plus tard, par un autre comédien : Ashton Kutcher.

La série se poursuit donc sans Charlie Sheen et pendant quatre nouvelles années. La fin de Mon oncle Charlie arrive en 2015 avec la sortie de la douzième - et donc dernière - saison.

Huit ans se sont écoulés. La star de Wall Street semble s’être assagie et ce retour signe un nouveau chapitre dans l’histoire du duo Sheen-Lorre, loin des polémiques et des rancœurs du passé. Pour cette raison, How To Be A Bookie devient d’ores et déjà l’une des séries les plus attendues de l’année.

Le Seigneur des Anneaux : la série Amazon accusée de plagiat

Décidément, les temps sont durs pour la série Le Seigneur des Anneaux... Alors qu’un récent rapport nous apprenait que seulement 37 % des abonnés Prime Video qui l’ont commencée ont terminé son visionnage et que des associations pour la protection des animaux ont dénoncé la mort d'un cheval sur le tournage de la seconde saison, voici que Les Anneaux de Pouvoir fait de nouveau l'actualité, cette fois-ci au sujet d’une sombre accusation de plagiat.

L’écrivain Demetrious Polychron réclame en effet la somme de 250 millions de dollars à la plateforme Amazon, qu’il accuse d’avoir repris illégalement des éléments de son roman, The Fellowship Of The King: The War Of The Rings (La Communauté du Roi : La Guerre des Rois, en français).

Le manuscrit du livre (présenté comme le premier opus d’une saga censée s’étaler sur sept livres) s’est vu refuser en 2019 d’être publié par l’association Tolkien Estate, en charge des intérêts de l’œuvre du romancier J.R.R. Tolkien. C’est donc par le biais de l’autopublication que l’écrivain a fait paraître son livre en septembre 2022… quelques jours à peine après le lancement de la série sur Prime Video !

Demetrious Polychron accuse notamment la série Amazon d'avoir repris à son compte l’un de ses personnages; Elanor. Néanmoins dans le roman, cette dernière est présentée comme la fille de Sam Gemegie, tandis que dans Les Anneaux de Pouvoir ce personnage appartient aux Piévelus, une race considérée comme ancêtre aux Hobbits.

Notons qu’Elanor est un personnage créé par Tolkien, à propos duquel Demetrious Polychron ne peut donc proclamer aucun droit de propriété. La plateforme Prime Video ne devrait pas être inquiétée par ces accusations, qui en l’état ne semblent reposer sur aucun élément concret. D’autant que les deux œuvres ne se déroulent pas à la même époque, et suivent deux intrigues totalement différentes.

Pire, Demetrious Polychron pourrait se voir reprocher d’avoir publié un livre mettant en scène des personnages dont il ne dispose pas des droits… au contraire de la série Amazon qui dispose, quant à elle, des droits d'adaptation des Annexes de la trilogie Le Seigneur des Anneaux !

Effet immédiat de cette accusation, le roman The Fellowship Of The King: The War Of The Rings n’est désormais plus disponible à la vente sur le site Amazon. Il n’est également pas à écarter que les accusations de plagiat se retournent contre Demetrious Polychron, et qu’aucun des six autres romans de sa saga ne puissent voir le jour.

La première saison de la série Le Seigneur des Anneaux : Les Anneaux de Pouvoir est à retrouver dès à présent sur Prime Video.

Des films à la carte générés par une intelligence artificielle ? Joe Russo y croit

Le sujet de l'Intelligence Artificielle prend de plus en plus de place à tous les niveaux, et commence à s'immiscer dans le cinéma. Interrogé sur le sujet, à l'occasion d'un entretien avec Collider, Joe Russo, co-réalisateur d'Avengers : Endgame, a partagé son analyse critique de l'ampleur que pourrait prendre cette technologie.

"Je fais partie du comité de plusieurs entreprises d’intelligence artificielle. Je parle de mon expérience, de ce point de vue, et je peux vous affirmer qu'une Intelligence Artificielle est développée justement pour vous protéger des IA. Et malheureusement, nous sommes dans un monde comme ça, et nous aurons besoin des IA dans nos vies, parce que, peu importe si nous sommes à l'aise avec le fait qu’elles se développent ou non, nous allons être projetés dans ce futur. La question à se poser, c’est comment allons nous nous protéger dans ce futur ?"

Mais pour Joe Russo, il y a clairement une façon de tirer parti de cette technologie, et est clairement amener à se développer. Au point de permettre, peut être, à terme, des films générés par le spectateur directement !

"Vous pouvez utiliser l’intelligence artificielle pour changer le storytelling, poursuit-il dans Collider. Dans un jeu, un film ou une série, l’histoire évolue constamment. Avec l’IA, vous pouvez arriver chez vous et sauvegarder l’intelligence artificielle sur votre plateforme de streaming. Et si vous vous dites : "J'aimerais regarder un film où je pourrais voir mon avatar avec celui de Marilyn Monroe. Je veux que ce soit une romance parce que la journée a été difficile", et cela permet d’avoir une histoire très efficace avec un personnage qui imite la voix. Et désormais vous avez une comédie romantique avec vous-même qui dure 90 minutes. Vous pouvez personnaliser votre histoire avec qui vous voulez…"

Ces déclarations de Joe Russo interviennent alors qu'un Festival français a récemment primé un film généré en partie par une intelligence artificielle. Il s'agit d'un court métrage primé dans le cadre du Nikon Film Festival 2023, qui se tenait le 21 avril dernier.

Le jury a récompensé la mise en scène d'un film court, réalisé par Anna Apter, /Imagine. Dans les colonnes du Figaro, Alexandre Astier, président du jury, a commenté ce choix : "/Imagine a donné lieu à une grande discussion. C'était déjà bon signe : il y a des tas de films dont on a n'a pas envie de causer ! Et celui-là a quand même posé quelque chose d'assez unique. Ok : une IA a été utilisée pour faire le film, mais je ne trouve pas pour autant que ce soit un film «réalisé par une IA». L'intelligence artificielle est accompagnée d'une intelligence du texte, qui est d'origine humaine. Et c'est la chose la mieux réussie du film. Celui-ci est ainsi l'une des plus chouettes représentations de la créativité humaine et des limites de l'IA."

Cet entretien d'Alexandre Astier se démarque cependant des propos tenus par Joe Russo. Le réalisateur de Kaamelott ne pense pas que l'IA pourrait égaler le travail créatif d'un autre. "J'ai essayé Midjourney, ChatGPT… Midjourney pose effectivement un problème parce qu'il pique et rassemble le style d'artistes reconnus. On peut en revanche l'utiliser comme un mood board, un tableau d'ambiance. C'est ce que je fais là. J'imagine un décor composé avec des choses spécifiques : l'IA rend un premier jet qu'il est nécessaire de retravailler, de corriger. Cela m'aide à réfléchir. Mais ce n'est pas quelque chose que je présente à mon équipe – même quand le décor en question est très abouti. Cela intimiderait la créativité des gens avec qui je travaille et je ne veux surtout pas brider le travail de direction artistique. Idem pour ChatGPT, qui peut imiter le style d'auteurs anglo-saxons, à la manière de Joseph Campbell par exemple. J'ai refait de cette façon deux-trois scènes, pour voir. Ça marche bien. Mais n'importe quel consultant en scénario sait aussi faire ça. Il y a sans doute une place pour que les IA deviennent nos copains de route ou nos assistants. Cependant, au bout du compte, ce n'est pas une IA qui signe, mais un être humain."

Le débat devrait à n'en pas douter se poursuivre sur le bon usage à faire de ces nouvelles technologies !

Hokusai : un célèbre peintre japonais au centre d'un biopic à voir au cinéma

Japon, XVIIIème siècle. Alors que le pouvoir impérial impose sa censure sur les artistes, le jeune Shunrô, apprenti peintre, est exclu de son école à cause de son tempérament impétueux et du style peu conventionnel de ses estampes. Personne n’imagine alors qu’il deviendra Hokusai, célèbre auteur de la Grande vague de Kanagawa.

Katsushika Hokusai est né en 1760 dans les quartiers populaires d’Edo – l’ancien nom de Tokyo - et montre très tôt des dispositions pour le dessin. Après s'être formé dans plusieurs écoles, il publie ses premiers recueils et prend au tournant du XIXème siècle le nom d’Hokusai (littéralement "l’atelier du nord" en hommage à l’étoile polaire qui incarne la divinité bouddhique Myôken). Il publie en 1814 le premier des 15 volumes des "Hokusai Manga", recueils de dessins aux sujets variés (faune, flore, courtisanes, marchands, scènes de guerres...) qui constituent aujourd’hui de précieux témoignages sur la vie à l’époque d’Edo.

C’est en 1830, à l’âge de 70 ans, qu’il publie son chef-d’œuvre, les Trente-six vues du Mont Fuji, série d’estampes de paysage née de ses nombreux voyages à travers le Japon et dans lequel on retrouve le plus emblématique de ses travaux, La Grande Vague de Kanagawa. Les difficultés financières et l’incendie qui ravage son atelier en 1839 n’auront pas raison de son obsession pour le dessin : véritable bourreau de travail, Hokusai meurt à l’âge de 89 ans en laissant derrière lui plus de 30 000 dessins.

L'œuvre la plus connue de Hokusai, La Grande Vague de Kanagawa, est aussi l'œuvre phare de l’ukiyo-e (qui signifie "images d’un monde éphémère et flottant"), mouvement artistique auquel se rattachent les estampes gravées sur bois. Elle a été produite à de nombreux exemplaires, dont le nombre exact est inconnu. Elle fait partie d’une série de quarante-six représentations du mont Fuji (nommées paradoxalement les Trente-six vue du Mont Fuji). Fermement ancrée dans l’imaginaire collectif et la pop culture comme l’un des symboles les plus évidents de la culture japonaise, elle est représentative du style unique d’Hokusai et de son apport à l’art japonais et européen.

Le réalisateur ne voulait pas représenter Hokusai comme une personnalité qui serait au-dessus du commun des mortels, mais le montrer au contraire comme un être humain normal : "Je voulais à tout prix éviter d'en faire le biopic d'un homme hors du commun. C'était quelqu'un de remarquable, mais il n'était pas inaccessible, il a dû faire des efforts et a connu des difficultés. J'ai pris la liberté d'imaginer que la jalousie et l'esprit de compétition avaient peut-être été le moteur de sa créativité."

"Le processus de production des peintures japonaises traditionnelles n'implique pas beaucoup de mouvement. Plutôt que d'avoir recours à des artifices de mise en scène pour le rendre spectaculaire, j'ai essayé de montrer la particularité de chaque peintre à travers la façon dont il tient ses pinceaux, par exemple", précise Hajime Hashimoto. Le film a été supervisé par Daisuke Mukai, de l'Université des Arts de Tokyo, qui a montré aux acteurs comment tenir leur pinceau et qui, en examinant les différents œuvres, était chargé de signaler toute éventuelle incohérence ou manque de naturel dans le film.

Pour les scènes de fabrication d'estampes, l'équipe a fait appel à des artisans contemporains, qui ont été filmés pendant toutes les étapes. Le réalisateur se souvient : "J'ai été impressionné de voir que les techniques ancestrales de production des estampes ont été fidèlement transmises jusqu'à nos jours, et que des tirages réalisés de la même manière qu'à l'époque d'Edo ont pu être utilisées dans le film."

Hokusai jeune est incarné par Yûya Yagira, lauréat en 2004, à seulement 14 ans, du Prix d’Interprétation Masculine du Festival de Cannes pour Nobody Knows de Hirokazu Kore-eda. On a depuis pu le voir dans Destruction Babies, Asakusa Kid où il campe Takeshi Kitano jeune, et la série Gannibal.

Burning Days : ce thriller a fait polémique en Turquie

Prix Spécial du Jury de la 3e édition de la Mostra de Venise avec Abluka - Suspicions, le metteur en scène turc Emin Alper est de retour avec Burning Days.

Présenté en compétition dans la catégorie Un Certain Regard du Festival de Cannes 2022, ce thriller politique haletant suit Emre, un jeune procureur déterminé et inflexible qui vient d’être nommé dans une petite ville reculée de Turquie. À peine arrivé, il se heurte aux notables locaux bien décidés à défendre leurs privilèges par tous les moyens, même les plus extrêmes.

Le film emmené par Selahattin Paşalı se divise en deux parties. La seconde, pleine de suspense, est une véritable réflexion sur la violence. L'idée initiale que Emin Alper avait en tête était de décrire un idéaliste solitaire luttant contre l’élite corrompue d'une ville. Le réalisateur s'est inspiré des récentes expériences politiques de son pays.

Il explique : "On peut toujours avoir le courage et l'envie de se battre contre des politiciens corrompus et autoritaires, mais quand on voit que ces gens sont populaires et qu’ils sont réélus par le peuple encore et encore, on se sent désespéré, et isolé.

Et puis, après un certain temps, on sent que l’on doit surmonter sa dépression et recommencer à se battre, jusqu'au prochain échec. Ces dernières années, nous avons été pris dans un cercle vicieux de ce genre. Non seulement mon pays, mais plusieurs autres connaissent des expériences similaires. J'ai donc décidé d'écrire une histoire pour dépeindre ce cas presque universel et transmettre la solitude des gens qui sont consternés par la montée des populismes autoritaires."

Il ajoute : "Yaniklar, où se déroule l’action du film, est une ville entièrement fictive mais c’est un microcosme de la Turquie. Il fallait créer un microcosme, comme Ibsen l'a fait dans "Un ennemi du peuple". Cette pièce, écrite il y a près d'un siècle et demi, a été l'une de mes grandes inspirations."

Tourné en Anatolie, Burning Days aborde le sujet de la pénurie d'eau. Véritable problématique dans cette région. Emin Alper explique : "La pénurie d'eau en Turquie devient de plus en plus problématique. Et les dolines - ces formes d’érosion brutales et circulaires - constituent un vrai problème en Anatolie centrale. Avec la disparition des nappes phréatiques, le nombre de dolines augmente rapidement et crée un réel danger pour les populations. Mais malgré ce danger, la surconsommation d'eau se poursuit.

Les populistes sont populaires car ils jouent toujours sur les besoins les plus facilement exploitables des populations. Ils proposent des solutions factices à ces besoins immédiats en profitant de l’aveuglement des gens et de leurs préjugés. Ainsi, le problème de l'eau de Yaniklar pourrait être celui de la terre acquise en détruisant les forêts amazoniennes, du pétrole qui est censé rendre tout le monde riche, ou même des immigrants qui sont prétendument la source de tous les problèmes. Ces gouffres béants symbolisent les fosses dans lesquelles les populistes nous entraînent".

Mais le long-métrage aborde aussi d'autres thématiques telles que le viol et l'homophobie. Un sujet qui a d'ailleurs fait polémique lors de la sortie du long-métrage en Turquie. Burning Days a été critiqué par le gouvernement et le ministère de la Culture turc a exigé le remboursement des aides accordées au film, soit 100 000 euros, arguant que le scénario avait été modifié sans leur consentement.

Interrogé à ce sujet par France Info, le producteur du film Nadir Operli explique : "Avec le succès du film, des journaux pro-gouvernementaux ont commencé à écrire que nous avions donné un scénario au ministère de la Culture puis tourné un film totalement différent. Mais c’est un mensonge !"

Dès lors, l'équipe du film a appelé les spectateurs à aller voir massivement le film afin de pouvoir payer le ministère de la culture. Et l'appel a été entendu puisque le long-métrage cumule plus de 250 000 entrées.

Le cinéaste déclare dans les colonnes des Inrockuptibles: "Pour mes films, j’étais plutôt habitué à 30 000 places. Certaines personnes ont acheté des dizaines de billets, et les ont mis à disposition des spectateurs sur les réseaux sociaux. Il s’est créé un engouement que nous ne maîtrisons plus”.

Dans le dossier de presse, Emin Alper précise : "Malheureusement l'homophobie est forte en Turquie. C'est même devenu une politique du gouvernement ces dernières années. Jusqu'en 2020, la communauté LGBTI+ avait gagné en visibilité et s'était fait entendre en Turquie. Mais le gouvernement a lancé une croisade contre la représentation publique des personnes LGBTI+".

Thriller glaçant et hautement politique, Burning Days est à découvrir en salles dès ce mercredi 26 avril.