Une deuxième femme a récemment porté plainte pour viol contre le rappeur Lomepal, confronté la semaine dernière à ses accusatrices lors d’une garde à vue dans le cadre de l’enquête préliminaire le visant à Paris.
Après ces confrontations, dont l’AFP a eu connaissance de sources proches du dossier, la « mesure de garde à vue » du chanteur a été « levée pour poursuite des investigations en préliminaire », a indiqué mercredi le parquet de Paris à l’AFP. Les investigations avaient été lancées après le dépôt en 2020 de la plainte d’une connaissance du rappeur, qui l’accuse de l’avoir violée en 2017 à New York.
Une seconde femme a déposé une plainte fin 2023, dénonçant des faits de viol en 2018 ayant eu lieu en France, ont indiqué mercredi deux des sources proches du dossier. Dans les deux cas, les faits se seraient déroulés « au domicile des plaignantes », a ajouté une autre source proche du dossier.
Convoqué mardi 27 février, le phénomène du rap tricolore a été placé en garde à vue dans les locaux du 3e district de la police judiciaire à Paris, avant d’en ressortir libre le lendemain, détaille une source proche du dossier. « Notre client ne s’exprimera pas pour le moment, car il souhaite laisser la justice travailler sereinement », ont réagi auprès de l’AFP ses avocates, Mes Jacqueline Laffont et Julie Benedetti.
« Il a été entendu longuement, a pu répondre précisément et fournir des éléments matériels déterminants », ont-elles assuré. « La qualification pénale des faits allégués est largement sujette à débat. Sa garde à vue a été levée bien avant la fin de la durée légale et sans poursuite. La suite de l’enquête permettra d’établir son innocence », ont encore affirmé ses conseils.
Début août, après la révélation dans la presse de l’enquête, le chanteur s’était exprimé sur son compte Instagram : « Est-ce que j’ai forcé qui que ce soit à faire quoi que ce soit ? Non. Est-ce qu’il y a eu des choses illégales ? Non. Et je ne le laisserai jamais dire ». « Des rencontres de fin de soirée, où on fait l’amour sans se connaître, des relations d’un soir. Et pour moi comme tout le monde, il peut y avoir des incompréhensions, des perceptions différentes », estimait le rappeur parisien.
Il a dénoncé « des histoires délirantes et inventées de toutes pièces qui circulent dans l’industrie musicale ». « On payerait des femmes, on ferait signer des accords de silence, j’en passe. […] Tout cela est absurde et faux », avait-il insisté. Il s’était produit au festival des Plages électroniques à Cannes (Alpes-Maritimes) quelques jours plus tard. En revanche, le festival le Cabaret Vert de Charleville-Mézières (Ardennes) avait annulé son concert prévu mi-août, estimant « qu’un temps de recul et de silence (s’imposait) ».
Le 19 juillet, la rédactrice en chef du média en ligne Joly Môme, Jenna Boulmedais, avait révélé sur Instagram entendre depuis deux ans « des témoignages de femmes ayant subi les gestes déplacés et non désirés d’Antoine Lomepal ». « Toute l’industrie musicale est au courant. Ce silence n’est littéralement plus possible. Voir son nom en tête d’affiche de nombreux festivals également », avait dénoncé celle qui a fait depuis, l’objet d’une plainte de la Fédération française de musique.
Reconnu pour son style et ses textes sentimentaux qui lui ont longtemps valu l’étiquette de « rap rose », Lomepal, de son vrai nom Antoine Valentinelli, a creusé son sillon sur une scène rap très hétéroclite, collaborant avec des poids lourds du rap comme Nekfeu, Orelsan ou Romeo Elvis. En 2017, son premier album, « Flip » fait de lui une star. Vient un an plus tard « Jeannine », mélancolique hommage à sa grand-mère. Son dernier, « Mauvais ordre », est sorti en 2022.