21 septembre 2022

Alpe d'Huez 2023 : Karin Viard sera la présidente du jury

Venise, Deauville et Toronto passés, il est temps de se tourner vers les festivals de fin d'année. Ou même de 2023. Comme celui de l'Alpe d'Huez, qui met à l'honneur la comédie, et sera présidé par Karin Viard entre le 16 et le 22 janvier.

"Quel honneur et quel bonheur d’être cette année la Présidente du Jury du Festival de l’Alpe d’Huez", déclare la comédienne dans un communiqué de presse. "Un honneur parce que le Festival sélectionne des films de qualités, audacieux et originaux et un bonheur parce que tout cela se passe en bonne compagnie, et en montagne. Je me réjouis déjà !!!!"

Karin Viard succède à Michèle Laroque en tant que présidente du jury, dans un festival dont elle n'est pas étrangère. En 2007, elle avait en effet reçu une mention spéciale et un Prix d'Interprétation pour son rôle dans Les Ambitieux de Catherine Corsini. Et elle avait été jurée en 2016, sous la présidence de Kad Merad.

Le reste du jury sera annoncé un peu plus tard, au même titre que les films (courts et longs métrages) qui composeront aussi bien la Compétition que les avant-premières. Rendez-vous ensuite le 16 janvier pour le début des festivités, puis le 22 pour découvrir celui qui succédera à Irréductible, Grand Prix de l'édition 2022.

Karin Viard sera à l'affiche de "Maria rêve" le 28 septembre.

Woody Allen : Valérie Lemercier au casting de son nouveau film

11 ans après Minuit à Paris, le metteur en scène américain est de retour dans la Capitale française pour tourner son 50ème long-métrage, un thriller dans la veine de Match Point.

Variety révèle que Valérie Lemercier, César de la Meilleure actrice pour Aline en 2022, et Niels Schneider seront au casting de ce "thriller romantique vénéneux."

Ils rejoignent donc la liste de comédiens français ayant déjà tourné sous la direction du cinéaste : Marion Cotillard, Léa Seydoux, Carla Bruni, Gad Elmaleh, Audrey Fleurot (Minuit à Paris) et plus récemment Louis Garrel (Rifkin's Festival)

Entièrement tourné en français, le long-métrage d'un budget de 10 millions de dollars entrera en tournage le mois prochain.

Au mois de juillet dernier, Woody Allen - alors en pleine promotion de son Rifkin's Festival - précisait au JDD "L’histoire sera dans la veine de Match Point : une sorte de polar amoureux et vénéneux. Je garde un excellent souvenir du tournage de Minuit à Paris, en 2010. J’aime beaucoup cette ville et je suis souvent venu, découvrant des endroits magiques à chaque fois."

Hellraiser : bande-annonce

Pinhead est de retour, plus piquant que jamais : Le reboot de Hellraiser, pour le streaming et la plateforme Hulu, reprend le personnage créé par Clive Barker dans son roman de 1986, mais avec un twist féminin encore plus flippant !

C'est l'actrice Jamie Clayton, révélation de Sense8, qui prend la relève sous les clous, et qui incarnera désormais Pinhead, après l'historique Doug Bradley (pendant 8 films de 1987 à 2005), après Stephan Smith Collins (dans Révélations en 2011) et après Paul T. Taylor (dans Judgement en 2018).

Ce nouveau Hellraiser - le 11e de la franchise - va donc repartir à zéro et sera réalisé par David Bruckner. On y suivra "une jeune femme aux prises avec une dépendance qui entre en possession d'une ancienne boîte à puzzle, ignorant que son but est d'invoquer les cénobites - un groupe d'êtres surnaturels sadiques d'une autre dimension."

Odessa A'zion (Grand Army), Adam Faison (Everything's Gonna Be Okay), Drew Starkey (Outer Banks), Brandon Flynn (13 Reasons Why), Goran Visnjic (Urgences) et Hiam Abbass (Succession) complètent le casting.

Hellraiser 2022 sortira le 7 octobre sur Hulu aux Etats-Unis. Pas de date française pour le moment. 

Une comédie romantique : bande-annonce avec Golshifteh Farahani et Alex Lutz

En juin dernier, Première tombait sous le charme d'Une comédie romantique, le premier film de Thibault Segouin, en le découvrant justement au festival du film romantique de Cabourg. "Pour son premier long métrage de réalisateur, Une comédie romantique, Thibault Segouin (co-scénariste de Guy) met en scène un quadra qui a toujours fui ses rêves (gagner sa vie comme chanteur) comme ses responsabilités par peur sans doute d’échouer, écrivait-on. Et qui, après avoir disparu du jour au lendemain sans explication trois ans plus tôt, retrouve son ex et se découvre papa d’une petite fille… de 3 ans. Tant dans le ton que dans la belle lumière de Marie Demaison (la première assistante opératrice de Perdrix), le film fuit toute facilité mièvre et se joue avec malice des codes de la comédie romantique. Mais la légèreté profonde qui domine ce récit s’appuie aussi sur son duo de comédiens. Alex Lutz et Golshifteh Farahani n’avaient jamais travaillé ensemble et cette première fait des étincelles. Dans les cris, les éclats de rire comme dans les larmes. Les ruptures de ton font partie de leur ADN et donnent au récit le charme fou de l’inattendu."

Depuis, l'actrice a gagné un prix pour son interprétation dans ce joli film, dans le cadre d'un autre festival : La Baule, consacré au cinéma et aux bandes originales. Et Alba Films dévoile enfin ses premières images. La bande-annonce illustre parfaitement le ton d'Une comédie romantique, qui sortira au cinéma le 12 octobre.

140 km à l'ouest du paradis : un documentaire sur l'expropriation des Papous

Le documentaire 140 km à l'ouest du paradis de Céline Rouzet se déroule en plein cœur de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les Highlands attirent les touristes avides d'exotisme mais surtout les firmes pétrolières étrangères peu scrupuleuses.

Chaque année, des tribus sont payées pour danser et apporter du dépaysement à des cars de touristes tandis que des familles ont cédé leurs terres à des sociétés comme ExxonMobil qui leur promettait la construction d'école et d'hôpitaux en échange. Mais rien ne vient. 

Une famille Huli se retrouve prise entre des tribus rivales, des politiciens cupides et l'une des multinationales les plus puissantes de la planète, ils sentent la terre se dérober sous leurs pieds. Alors que les touristes braquent leurs objectifs sur des danses vidées de leur sens, à quelques kilomètres, un monde disparaît sans bruit.

Céline Rouzet a toujours rêvé de vivre dans la jungle. Après des études de journaliste, cette dernière s'est rendue une première fois  en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Dans le dossier de presse du film, la réalisatrice explique : "Je croyais pouvoir comprendre et aimer instantanément ce pays mais en fait, l'expérience a été très difficile. J'ai réalisé la violence et la complexité du lieu. Même si j'avais d'autres velléités, je n'allais rien apprendre en y allant en touriste et sans comprendre la langue."

Après plusieurs voyages en qualité de documentariste radio pour France Culture et France Inter, elle s'est intéressée à une petite ville minière perdue dans la jungle, à l'Ouest de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Céline Rouzet se souvient :

"J'ai rencontré là-bas une jeune femme qui portait sur moi un regard à la fois d'admiration et de rancœur, ce qui m'a énormément touchée. Elle disait qu'elle voulait être comme nous les Blancs, riches, raffinés et vecteurs de progrès.

Cette dépréciation d'eux-mêmes m'a marquée et ce regard d'envie sur nous me paraissait complètement absurde et anormal.

C'est à ce moment-là, en 2010, que j'ai entendu parler du projet d'ExxonMobil. Ils avaient décidé d'exploiter le gaz naturel dans les Highlands. On m'avait dit que la compagnie allait arroser la région de millions.

Je me suis demandé quels effets tant d'argent auraient dans une société tribale n'ayant pas du tout le même fonctionnement que nous. Pour faire un film, je devais d’abord bien cerner le sujet. J'ai donc écrit au préalable un article pour Le Monde Diplomatique et réalisé un autre documentaire radio.

Finalement l'argent n'est jamais arrivé dans la région et c'est devenu un film sur l'attente et les promesses non tenues."

Ce passionnant documentaire montre comment la Culture polynésienne est mise à mal par l'industrie pétrolière et les touristes occidentaux à la recherche d"authenticité". Une image biaisée d'un peuple obligé de se caricaturer pour survivre sur leur propre terre.

140 km à l'ouest du paradis est à découvrir dans nos salles obscures dès aujourd'hui. 

Marvel : des nouveaux mutants dans le prochain X-Men ?

En 2019, Disney a récupéré les droits cinématographiques des X-Men avec l'acquisition du studio 20th Century Fox. Les fans ont alors pensé que les mutants allaient être les premiers à avoir droit à un reboot.

Pourtant en 2022, aucun film X-Men n'est encore sur les rails. Bien que le Professeur X (Patrick Stewart) soit brièvement apparu dans Doctor Strange in the Multiverse of Madness, les autres mutants n'ont pas encore fait d'incursion dans les longs-métrages de La Maison des idées.

D'après le site Screen Geeks, Marvel serait actuellement en train de se pencher sur un nouveau film X-Men basé sur la série de 4 comics lancée par Joss Whedon, Astonishing X-Men.

Commencés en 2004 et arrêtés en 2008, ceux-ci font suite à New X-Men de Grant Morrison et comportent quatre arcs scénaristiques différents : Gifted, Dangerous, Torn et Unstoppable. 

Dans ces bandes dessinées, les mutants doivent empêcher une race extraterrestre de détruire la Terre. Les plus célèbres X-Men ont quitté l'équipe suite à un conflit avec le Professeur X. Ces comics mettent donc en scène une nouvelle équipe de mutants composée notamment de Emma Frost, Cyclope, Shadowcat, Wolverine, le Fauve et Colossus.

Adapter cette série de comics permettrait donc d'insuffler un vent nouveau sur cette saga déjà composée d'une dizaine de longs métrages.

Joss Whedon a déjà collaboré avec Marvel sur les films Avengers (2012) et Avengers : l'Ere d'Ultron en 2015, mais le réalisateur a depuis été au centre de plusieurs polémiques, donc un retour à la mise en scène semble peu probable.

Si un nouveau film X-Men n'est actuellement qu'au stade de la discussion, les récents clins d'œil aux mutants dans les œuvres Marvel Doctor Strange 2, Mrs Marvel, Falcon et le soldat de l'hiver et She-Hulk prouvent que le studio est en train de travailler activement sur une nouvelle itération.

Les nouveaux mutants pourraient très bien être introduits dans le troisième volet des aventures de Deadpool, en cours d'écriture par Rhett Reese, Ryan Reynolds et le réalisateur Shawn Levy.

20 septembre 2022

Sony repousse ses deux films, Kraven le chasseur et Madame Web

Énièmes changements de dates de sortie pour les films Marvel produits par Sony. The Playlist nous apprend que le studio a repoussé les dates de sortie des ses trois prochains spin-offs de Spider-Man, dont Kraven le chasseur (réalisé par J. C. Chandor, avec Aaron Taylor-Johnson, Ariana DeBose, Russell Crowe…) qui passe aux États-Unis du 13 janvier 2023 au 6 octobre de la même année. Même traitement pour Madame Web (de S.J. Clarkson avec Dakota Johnson dans le rôle principal) qui sortira désormais le 16 février 2024 au lieu du 6 octobre 2023. Par ailleurs, un film Sony/Marvel encore non dévoilé change également de date (il est repoussé au 12 juillet 2024 au lieu du 6 juin). Nos confrères spéculent qu’il pourrait s’agir de Venom 3, dont le script est en écriture en ce moment.

Sony n’a pour le moment pas commenté ces changements, ni même évoqué un potentiel Spider-Man 4, en collaboration avec Marvel Studios. Et El Muerto, consacré à un catcheur qui obtient des super-pouvoirs dès qu'il enfile son masque de lucha libre, reste pour le moment fixé au 12 janvier 2024. 

Woody Allen à la retraite ? Le réalisateur dément vouloir arrêter le cinéma

Depuis quelques mois, d'interview en interview, Woody Allen laisse entendre qu'il va bientôt laisser derrière sa carrière de réalisateur. Agé de 84 ans, le cinéaste américain a même confirmé cette semaine dans une interview au journal espagnol La Vanguardia, son intention de faire un dernier film à Paris, puis de raccrocher, pour se consacrer à l'écriture de romans.

Une déclaration qui a fait bondir ses représentants. Et dans un communiqué transmis à la presse américaine hier soir, ils démentent fermement que leur client veuille arrêter : "Woody Allen n'a jamais dit qu'il prenait sa retraite", disent-ils, se faisant portes-parole du réalisateur. "Il n'a pas dit qu'il écrivait un autre roman. Il a dit ne pas vouloir faire des films qui vont directement - ou très rapidement - sur les plateformes de streaming. Ce n'est pas agréable pour lui, car Woody Allen est un grand amateur de l'expérience cinématographique."

Le communiqué reprend en fait des propos d'une précédente interview du cinéaste, datant de juin, qui évoquait, pour le coup, le problème du streaming, comme étant à la base de son envie de ne plus faire de films.

Mais le communiqué insiste : "Actuellement, il n'a pas l'intention de prendre sa retraite et est très heureux d'être à Paris pour tourner son nouveau film, qui sera le 50e."

Le prochain film de Woody Allen, qui sera entièrement tourné en français dans les semaines qui viennent, dans la Capitale, ne sera donc (peut-être) pas son dernier. A moins que...

The Northman a finalement été rentable

The Northman sort cette semaine en DVD et blu-ray en France, quatre mois après avoir attiré 360 000 spectateurs en France. Si ce film de vikings porté par un gros casting (Alexander Skarsgard, Nicole Kidman, Claes Bang, Anya Taylor-Joy, Ethan Hawke, Björk...) a bien marché chez nous, enregistrant le plus gros succès du réalisateur Robert Eggers (The Witch avait écoulé 130 000 tickets, The Lighthouse moins de 80 000), ce n'est pas le cas aux Etats-Unis, où il a rapporté 34 millions de dollars pour plus de 70 de budget -une somme qui ne prend pas en compte sa publicité. Même en comptant ses recettes à l'étranger, son score final au box-office mondial s'élève à 69,6 millions. Soit un résultat en dessous de son seuil de rentabilité, la reconstitution historique (et sans doute le cachet d'une partie des comédiens) ayant demandé beaucoup d'argent à la production.

The Northman a-t-il pour autant fait un flop ? A l'occasion de la promotion de Tar, de Todd Haynes, The Hollywood Reporter a posé la question à Kiska Higgs, à la tête de Focus Features, studio qui a co-produit ce film avec New Regency (et c'est Universal qui se chargeait de sa distribution). La productrice assure qu'il est finalement rentré dans ses frais, grâce à sa diffusion digitale : "Au final, il s'avère que ce fut un pari gagnant pour nous, financièrement parlant. C'est dû aux circonstances particulières de sa sortie, entre le film proposé au cinéma et en PVOD (de la VOD Premium, soit un accès au film en streaming, en HD et en parallèle de la diffusion sur grand écran, pour un tarif plus élevé qu'une location classique, ndlr). Je sais que la presse n'en a pas parlé comme d'un succès, mais c'était ok pour nous au final. (...) Le budget de ce film précisément a été partagé avec New Regency, et nous ne voulons pas nous tirer la couverture ni nous faire de mauvaise concurrence sur cette production. Si nous avons évidemment tiré des leçons de ce film d'un point de vue créatif, je ne regarde pas en arrière en me disant qu'on aurait dû faire les choses différemment, car il y avait tellement de... vikings sur ce bateau."

Illusions perdues arrive sur Canal+

Avec Illusions perdues, Xavier Giannoli porte sur grand écran le roman de Balzac pour en révéler la perfide actualité et laisse parler la force imparable de sa mise en scène. Un film impressionnant, sorti au cinéma en octobre 2021, qui a depuis triomphé aux César et qui est à (re)voir ce soir en crypté.

Balzac, terreur des collégiens accablés sous les poids de ses descriptions, est très soluble dans le cinéma. Pour preuve, après Eugénie Grandet de Marc Dugain le mois dernier, voici Illusions perdues de Xavier Giannoli, déboulonnage en règle du petit monde du journalisme parisien sous la Restauration. La grande question à chaque adaptation est bien-sûr de pointer l’actualité criante du texte. Giannoli n’y va pas par quatre chemins et use d’une voix-off omniprésente pour asséner l’adage du « tous pourris » traversant les siècles. C’est édifiant forcément et bien malin celui qui pourrait lui apporter la preuve du contraire. Rappelons que Marguerite, son opus précédent, voyait déjà une naïve trop généreuse obtenir les faveurs de pique-assiettes. Giannoli est tiraillé par cette notion du paraître qui peut voir un chanteur de bal, un bon bougre ordinaire ou encore un escroc tragique, se prendre les pieds dans la lumière artificielle du réel.

Le cinéaste lui-même, serait-il un peu de ceux-là, la fiction lui permettant par un jeu de miroir de remettre un peu les choses à l’endroit ?  Si Illusions Perdues est un film passionnant, il le doit moins à la prose réinventée de Balzac qu’à la force de son inspiration de cinéaste. La mise en scène impressionnante de maîtrise construit et déconstruit dans un même geste un solide édifice dans lequel le monde, devenu théâtre, est peuplé de fragiles marionnettes. On soulignera enfin la prestation tout en finesse de Benjamin Voisin, formidable dans la peau de Lucien de Rubempré, jeune homme (é)perdu sur lequel se cristallise toutes nos illusions.