"Je n'ai pas l'habitude que les gens m'accueillent de cette façon. D'habitude, ils courent dans l'autre direction en hurlant." C'est avec humour que Tim Burton tente de camoufler son émotion devant la ferveur d'un public venu en nombre pour l'applaudir au Festival Lumière, à Lyon.
Après plus de 40 ans de carrière, le réalisateur reçoit le 14e Prix Lumière. Il succède ainsi à Martin Scorsese, Francis Ford Coppola ou encore Jane Campion. Le lendemain de cette grande cérémonie, Tim Burton a tenu une conférence de presse, près de l'Institut Lumière, pour répondre aux questions des journalistes venus du monde entier.
Tim Burton a été questionné sur son lien avec son jeune public, toujours aussi important, dans un contexte où l'industrie tente de ramener la nouvelle génération dans les salles. "On m'a toujours dit que mes films étaient trop sombres pour les jeunes, mais quand j'étais adolescent, j'aimais les choses étranges, cela me faisait du bien. C'est le cas pour beaucoup d'entre eux aujourd'hui et il n'y a rien de plus beau et de plus gratifiant pour moi."
Plus tard, Tim Burton est revenu sur son travail avec Johnny Depp et sur une rumeur de projet dans lequel il pourrait interpréter un personnage gay. Le cinéaste dément cette information et affirme que, même si aucun film n'est en cours pour le moment avec l'acteur, il ne ferme pas la porte à une nouvelle collaboration.
Longtemps interrogé au sujet de Beetlejuice 2, Tim Burton a clarifié les choses en expliquant que rien n'était d'actualité. "Je suis sûr et certain de faire un film seulement quand je suis sur le tournage. Je travaille sur des idées, ici et là, mais c'est encore trop tôt. L'avenir nous le dira."
Après l'échec relatif de son Dumbo, le cinéaste s'est également exprimé au sujet du studio et il ne mâche pas ses mots : "Mon histoire avec eux est complexe. J'ai été engagé et viré plusieurs fois, mais avec Dumbo, j'avais l'impression de travailler dans un gros cirque horrible et j'avais besoin de m'en échapper. C'est pourquoi je pense que c'est fini avec Disney. Ce film est assez autobiographique d'une certaine manière."
Le réalisateur s'est tourné vers un autre géant, Netflix, pour la mini-série Mercredi, consacrée à l'adolescente de la famille Addams - sortie prévue le 23 novembre. Quand on lui demande ce qu'il a trouvé de différent chez le géant du streaming, il répond : "Aucune différence. Maintenant, Netflix est devenu un studio classique, avec des cadres qui vous disent quoi faire."
Au sujet de Marvel, Tim Burton est plutôt direct : "C'est devenu très homogène. Il y a moins de place pour des choses différentes. Ils n'ont pas besoin de moi, ils ont ce qu'il faut et j'ai déjà du mal avec un seul univers, alors imaginez avec le multivers !"
Enfin, l'auteur est revenu sur son premier amour : l'animation et plus particulièrement le stop motion. Sans dévoiler un projet concret, Tim Burton explique qu'il y reviendra assurément un jour.