25 janvier 2022

Yesterday : : Ana de Armas coupée au montage du film ? Deux fans attaquent Universal

Au pays où les affaires judiciaires sont un vrai business lucratif pour des armées d'avocats, il arrive de temps à autre sur le bureau d'Hollywood des plaintes plutôt étonnantes. Comme celle que viennent de déposer deux fans d'Ana de Armas contre Universal, rapporté par Variety.

La raison ? Ayant loué sur Amazon Prime le film Yesterday de Danny Boyle, ils ont peu goûté le fait que la comédienne a été coupée au montage du film, alors qu'elle figure dans la bande-annonce. Le scénariste du film, Richard Curtis, avait d'ailleurs regretté cette coupe au montage.

"C'était une coupe très traumatisante, parce qu'elle était brillante dedans" avait-il lâché au site Cinemablend, dans un entretien publié en 2019. "C'est une de ces choses qui arrivent sur nos scènes préférées d'un film, mais nous avons dû les couper pour le bien de l'ensemble".

Toujours est-il que les deux plaignants, Conor Woulfe, 38 ans et originaire du Maryland et Peter Michael Rosza, 44 ans, originaire de San Diego, attaquent donc la Major pour tromperie, et demandent 5 millions de dollars au titre du préjudice estimé.

Cette plainte n'est pas sans rappeler celle qui avait été déposée en 2011 par une femme américaine contre District Film, le distributeur du film Drive de Nicolas Winding Refn.

Elle aussi avait estimé que la bande-annonce du film avait laissé entendre une oeuvre dans la veine d'un Fast & Furious. En clair, ca manquait pour elle de poursuites, cascades à gogo et voitures hyper tunées... "Drive partage très peu de similarités avec des courses-poursuites visibles dans un film d'action, [...] et il y a peu de scènes de conduites " précisait la plainte.

Tant qu'à charger la mule, la plainte affirmait en outre que Drive "comporte un racisme diffamatoire envers les membres de la communauté juive, faisant ainsi la promotion de la violence à l'encontre de la communauté juive"... L'interessée tenta même de battre le rappel pour que sa plainte se transforme en Class Action, sans succès.

Ce type de plainte est-il abusif ? Fondé ? Est-ce une spécificité propre aux Etats-Unis, ou bien la même chose est-elle possible en France ? Une bande-annonce d'un film peut-elle devenir une publicité mensongère ?

Nous avons contacté pour avis deux avocats. Elisabeth Marrache, du cabinet Marrache Avocat, spécialisé sur les divers domaines de la création et notamment en droit d’auteur et du numérique; ainsi que Frédéric Calinaud, fondateur du cabinet du même nom en 2013. Entretiens croisés.

Elisabeth Marrache : En France, il n’y a pas encore eu de cas de plainte à ce sujet. C’est une démarche très anglo-saxonne pour le moment de faire un recours pour « non satisfaction » ou « non promesse tenue ». Pour le moment, les tribunaux américains n’ont pas jugé qu’une bande-annonce rentrait dans le cadre de l’application du code de la consommation américaine.

Intégrer une mention « images non contractuelles », c’est compliqué : une bande-annonce est considérée comme une œuvre cinématographique et comme un outil d’auto promotion, et pas comme un outil publicitaire. Elle n’a pas une qualification d’œuvre publicitaire en France. De fait, on échappe aux recours de publicité trompeuse ou déloyale.

La définition de la bande-annonce et le régime de la bande-annonce n’est pas prévu par le code du cinéma. Il n’y a pas de définition stricte. C’est une zone floue. Le CNC est compétent en termes de classification vis-à-vis du public auquel s’adresse la bande-annonce. Mais il n’a pas la compétence pour juger de la qualité du contenu et si les images correspondent au film.

La question, en France, se pose plus sur le droit d’auteur que sur l’intérêt du public. L’angle juridique qui m’aurait intéressé, c’est celui d’un cinéaste qui poserait un recours pour atteinte à son droit moral ou non-respect de son œuvre vis-à-vis d’une bande-annonce. On serait là sur une problématique de dénaturation d’une œuvre originale. Mais pour le moment, il n’y a pas eu de jurisprudence.

Frédéric Calinaud : Il y aussi une différence entre choisir les images qui vendent le mieux un film ou une ambiance, chercher à faire passer un film pour ce qu’il n’est pas pour vendre des billets, et chercher à volontairement dérouter le spectateur pour l’amener sur des fausses pistes en termes de scénario. Ce qui est le cas sur Avengers.

La limite est très ténue entre la volonté de vendre et la démarche de ne spoiler ou de surprendre le spectateur. Juridiquement, c’est compliqué à déterminer. Le cas Avengers relève du pur marketing. On s’adresse à un public très averti qui passe des heures à décrypter, décoder et commenter chaque image.

C’est quelque chose d’assez récent cette démarche de décrypter des bandes-annonces. Et donc d’y trouver des images qui ne sont pas dans le film final, ou qui sont modifiées. Mais si on remonte l’histoire du cinéma, énormément de bandes-annonces de classiques ont sans doute le même souci. Même chose pour les photos d’exploitation qui étaient à l’époque affichées devant les cinémas. Et personne ne criait au scandale, personne ne s’est senti floué de ne pas retrouver une image précise dans le film.

Le phénomène est surtout exacerbé par le web, par le fait qu’un blockbuster à trois ou quatre bandes-annonces sans compter les bandes-annonces internationales… Peut-être que cette surenchère visuelle a généré une surenchère dans la frustration.

Elisabeth Marrache : La question au final, c’est qui aurait intérêt à agir et contre qui se retourner. Ce qui est complexe, encore plus quand on sait que les bandes-annonces varient d’un pays à l’autre en termes de contenu et de durée. Il faut aussi ajouter à cela que tout le monde ne comprend pas un film de la même façon…

Indiquer « images non-contractuelles » dénature dès lors la notion même d’œuvre. C’est le propre d’une œuvre de laisser la place à l’imagination : enfermer une bande-annonce dans des clauses contractuelles risquerait de contractualiser toutes les étapes de la création. Je ne pense pas que ce soit la solution de tout légiférer. Surtout en matière d’œuvre artistique.

Bande-annonce de Belfast, un film de Kenneth Branagh

En ce début d’année, Kenneth Branagh revêt sa casquette de réalisateur pour lever le voile sur son film le plus intimiste. Au cinéma ce 2 mars 2022, Belfast s’inspire librement de l’enfance du célèbre et prolifique acteur/cinéaste/scénariste britannique.

Nous voilà plongés à l’été 1969, à la rencontre de Buddy, 9 ans. Issu de la classe ouvrière, cet enfant choyé et évoluant dans une communauté chaleureuse et soudée tombe amoureux de la télévision et des salles de cinéma.

Nourris par l’imaginaire de ces films américains le faisant voyager, les rêves du petit garçon tournent au cauchemar lorsque le premier homme pose un pas sur la lune. Ce geste marque le début d’une révolte sociale, et les émeutes rythment bientôt le quotidien de Buddy.

Entre joies et violences, deuils et espoirs, rires, larmes et musique, Belfast nous emporte dans un tourbillon de vie rythmé par une photographie en noir et blanc à couper le souffle signée Haris Zambarloukos, directeur de la photo de Thor, Le Crime de l’Orient-Express, Artemis Fowl…

Une chronique autobiographique dans laquelle brillent le jeune Jude Hill, Judi Dench, Jamie Dornan, Caitriona Balfe, Ciarán Hinds; et récompensée du Golden Globe 2022 du meilleur scénario pour Kenneth Branagh et du Prix du Public au Festival international du film de Toronto 2021. Rendez-vous pris le 2 mars 2021 au cinéma.

Canal + et Netflix, grands gagnants du changement de la chronologie des médias

Une nouvelle chronologie des médias vient d'être signée, en ce lundi 24 janvier. Elle devrait être mise en place le 10 février prochain pour une durée de trois ans. Avant cela, une clause de revoyure a été fixée en février 2022, afin de faire un premier bilan. Car ce sujet a donné lieu à de longues négociations, et les décisions prises aujourd'hui sont déjà critiquées par des professionnels du cinéma et de la télévision.

Après plusieurs mois de discussions sous la médiation du CNC, le ministère de la culture, les plateformes de streaming et les chaînes de télévision ont validé ce nouveau calendrier de diffusion des films en streaming et à la télévision :

- un délai de 6 mois d'attente entre la sortie en salles et une première diffusion en crypté sur Canal +

- un délai de 15 mois pour Netflix

- un délai de 17 mois pour Amazon Prime Vidéo et Disney Plus

- Un délai de 22 mois pour les chaînes en clair (TF1, M6 etc.)

On savait depuis décembre 2021 que la chaîne cryptée avait réussi à réduire son délai de diffusion de 9 à 6 mois en s'engageant en contre-partie à investir 600 millions d'euros dans le cinéma européen jusqu'en 2024 (les détails sont à lire sous le tweet). La nouvelle chronologie des médias confirme ce nouveau délai de diffusion. Les dirigeants de Canal + sont ravis, rappelant que des négociations avaient déjà permis en 2018 de réduire cette fenêtre de 12 à 9 mois. En un peu moins de quatre ans, ils ont donc divisé ce délai par deux ! "Cette chronologie des médias modernisée reconnaît la position unique de Canal + dans le cycle de financement du cinéma", se félicite le groupe, tout en mentionnant les 400 films/an actuellement diffusés en première exclusivité sur la chaîne.

La surprise de ce nouvel accord concerne la réduction du délai de diffusion sur les plateformes de streaming. Jusqu'ici d'environ 36 mois, il passe à 15 pour Netflix et 17 pour les autres (Amazon Prime Vidéo, Disney Plus, Apple TV+, etc.). Cela s'explique par le fait que la branche française de Netflix est la seule à avoir signé l'accord avec le système de financement local des productions audiovisuelles et cinématographiques. Si la demande était de reverser entre 20% et 25% de leur chiffre d'affaire annuel dans l'Hexagone pour la production locale contre une fenêtre de diffusion réduite à 12 mois, la plateforme s'est finalement engagée après de fortes négociations à produire au moins dix films par an en France, plus un investissement moyen de 40 millions d'euros dans la création (séries comprises). Cela représente seulement 4% du chiffre d'affaires de Netflix en 2021 chez nous, mais marque "une première étape significative de modernisation de la chronologie des médias, selon le porte-parole de la plateforme. Il reflète notre approche constructive tout au long du processus de négociation et notre engagement à contribuer au cinéma français."

Si Netflix est content, les concurrents regrettent logiquement que leur délai de diffusion soit supérieur de deux mois. "Nous pensons que cela n'établit pas un cadre équitable et proportionné entre les différents acteurs de l'écosystème audiovisuel, a par exemple réagi l'équipe chargée des négociations de chez Disney. Ceci est d'autant plus frustrant que nous avons augmenté nos investissements dans la création de contenus originaux français." Le groupe, tout comme Amazon et les autres plateformes de streaming, devront tout de même respecter ces nouvelles règles, peu importe s'ils les ont signées ou non. Une décision qui a fait bondir la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques), qui publie une lettre ouverte pour justifier son refus de signer cette nouvelle chronologie des médias. Extrait : "Personne ne peut imaginer que les termes de cet accord peuvent aujourd’hui rester en vigueur pour une durée de trois ans. Les mutations rapides du secteur en termes d’offre, de technologie et de demande conduiront inéluctablement à une évolution rapide de la place du cinéma dans l’ensemble des offres disponibles sur le marché français. La conclusion de cet accord pour une durée de 3 ans apparait donc à la fois incompréhensible et déraisonnable. (...) La crainte est d’autant plus forte que cet accord contient des novations spécifiques pour les plateformes, notamment dans le cadre des co-exploitations entre les services de SVOD et les chaînes gratuites qui accroissent encore les effets négatifs de la chronologie des médias française sur la disponibilité continue des œuvres de cinéma pour le public français. En effet, même si un film n’est acheté par aucune offre de télévision payante, il restera la plupart du temps complètement indisponible pendant 15 à 17 mois après sa sortie en salles, au grand dam des cinéphiles français. Cette très longue indisponibilité n’aura malheureusement que deux échappatoires aussi dangereuses l’une que l’autre. En premier lieu certains de ces films risquent tout simplement de ne pas sortir en salles avec des effets financiers immédiats sur la fréquentation et donc les ressources du compte de soutien du CNC alimentées par la taxe sur les recettes de billetterie des salles. En second lieu cette longue durée d’indisponibilité sera une puissante incitation au piratage des films concernés."

Les plateformes de streaming gagnent donc un délai supplémentaire par rapport aux chaînes de télévision en clair : TF1, France Télévisions, M6 et Arte pourront à présent diffuser un film 22 mois après sa sortie au cinéma, contre 36 auparavant, donc. En revanche, elles conserveront une fenêtre d'exclusivité, de 22 à 36 mois, ce qui signifie que les films en question devront être retirés des différentes plateformes le temps de leur diffusion à la télévision. Aux différents groupes de s'arranger entre eux pour signer des "périodes de co-exclusivité" pour que certaines oeuvres puissent être disponibles à la fois à la télé et en streaming. "Nous serons très vigilants sur le rapport de force entre ces grandes plateformes et les acteurs français", a réagi Thomas Valentin, vice-président du groupe M6.

Red One sur Amazon Prime Video : Dwayne Johnson va faire équipe avec Chris Evans

Après avoir partagé l’affiche du blockbuster Netflix Red Notice avec Ryan Reynolds et Gal Gadot, Dwayne Johnson s’apprête à tourner un nouveau film d'action avec une superstar du cinéma. L’ancien catcheur sera en effet associé à Chris Evans pour la comédie d’action Red One, décrite comme une relecture décalée des films de fin d’année.

Réalisé par Jake Kasdan (Jumanji : Bienvenue dans la jungle) sur un scénario de Chris Morgan (Fast & Furious présente : Hobbs and Shaw), Red One est présenté comme un blockbuster se déroulant durant la période des fêtes de Noël.

Si les détails de l’intrigue sont encore tenus secrets, nous savons néanmoins que l’action du film se déroulera aux quatre coins du monde. Ou comme le décrit en personne Dwayne Johnson : la rencontre improbable entre Le Miracle sur la 34ème rue et Hobbs & Shaw, avec un soupçon de La vie est belle.

Rappelons que Red Notice, produit et interprété par Dwayne Johnson, est devenu il y a quelques mois le film original le plus vu de tous les temps sur Netflix. Deux suites ont été mises en chantier par la plateforme, vraisemblablement pour des tournages simultanés. Johnson sera par ailleurs prochainement à l’affiche du nouveau film DC Comics Black Adam (au cinéma le 27 juillet prochain).

En tournage imminent, Red One est attendu sur la plateforme Amazon Prime Video pour la fin d’année 2023. D’autres gros noms pourraient d’ici là rejoindre la distribution du film.

Un personnage transgenre dans Batgirl, avec Ivory Aquino au casting

Actuellement en tournage, le film Batgirl pour HBO Max accueille une nouvelle actrice au casting. Il s’agit d’Ivory Aquino, vue dans les séries Dans leur regard, Les Chroniques de San Francisco, When We Rise et New Amsterdam, selon Deadline.

Elle incarnera Alysia Yeoh, barmaid et meilleure amie de Barbara Gordon alias Batgirl (Leslie Grace). Outre sa relation avec la super-héroïne, Alysia est également une femme transgenre et elle sera le premier personnage transgenre majeur à apparaître dans une adaptation cinématographique en live action de DC.

L’actrice et activiste transgenre rejoint un casting d’exception puisqu’on retrouve J.K. Simmons (Jim Gordon), Michael Keaton (Batman), Brendan Fraser (Firefly) et Jacob Scipio dans un rôle pour le moment inconnu.

Aucune information précise n’a filtré pour le moment sur l’intrigue de Batgirl, dont le scénario a été confié à Christina Hodson (Birds of Prey, The Flash). Le film, prévu pour HBO Max, est réalisé par Adil El Arbi et Bilall Fallah, le duo derrière Bad Boys For Life.

Most Wanted Criminals : Dylan McDermott remplacera Julian McMahon

Dylan McDermott, vu notamment dans American Horror Story et Hollywood, a été choisi par CBS pour tenir le rôle principal de Most Wanted Criminals, selon les informations de nos confrères de Deadline.

Dylan McDermott va ainsi succéder à Julian McMahon qui a annoncé ce week-end son départ de Most Wanted Criminals après seulement 3 saisons. Ce ne sera pas la première incursion du comédien dans le Dick Wolf Universe puisqu’il est déjà au casting de New York Crime Organisé, autre création du célèbre producteur.

Star de la série policière depuis son lancement en janvier 2020, Julian McMahon qui incarne Jess Lacroix, chef de l'unité spéciale du FBI affectée aux cas les plus extrêmes, fera sa dernière apparition dans l’épisode diffusé aux Etats-Unis sur CBS le 8 mars prochain, sans que l’on sache pour le moment le sort qui sera réservé à son personnage.

McDermott devrait lui faire ses débuts dans Most Wanted Criminals dans l’épisode 17 de la saison 3, qui sera à l’antenne au courant du mois d’avril. Nous n’avons pas encore de détails sur le rôle qu’il jouera, mais ce sera un nouveau personnage.

Dans New York Crime Organisé, diffusé en France sur 13ème Rue, Dylan McDermott campe Richard Wheatley, l’ennemi juré de Stabler (Christopher Meloni). Son personnage ne devait à l’origine apparaître que dans la première saison de la série, mais l’enthousiasme des fans à son encontre a poussé NBC et Dick Wolf à convaincre le comédien de rempiler pour la saison 2. L’arc de McDermott dans New York Crime Organisé devrait cependant s’achever au moment du tournage des épisodes de Most Wanted Criminals.

En France, la saison 2 inédite de Most Wanted Criminal est actuellement diffusée tous les mardis soirs à partir de 21h sur Série Club. Les épisodes devraient arriver prochainement sur TF1.

24 janvier 2022

Thierry Mugler, le couturier de la démesure, est mort à l'âge de 73 ans

La mode française perd l'un de ses géants à la veille de la semaine de la haute couture parisienne. Thierry Mugler, qui a régné sur la mode des années 1980 et continuait de ravir des stars internationales avec ses tenues spectaculaires aux silhouettes marquées, est mort le 23 janvier à l'âge de 73 ans de "mort naturelle", a annoncé son attaché de presse à l'AFP.

"Nous avons l'immense tristesse de vous faire part du décès de Monsieur Manfred Thierry Mugler", est-il également écrit dans un communiqué publié sur le compte Facebook du créateur. "Que son âme repose en paix." Selon son attaché de presse, la mort du grand couturier est survenue de façon inattendue dimanche après-midi. Il avait encore des projets et devait annoncer de nouvelles collaborations en début de semaine, a-t-il précisé.

Né à Strasbourg en décembre 1948, Mugler est engagé à 14 ans dans le corps de ballet de l'Opéra du Rhin avant de suivre des cours à l'école des arts décoratifs de la capitale alsacienne. Il crée déjà ses propres vêtements à partir de ceux achetés dans les marchés aux puces. A 20 ans, il gagne Paris à la recherche d'un engagement dans un autre corps de ballet. Il aura plus de succès avec sa garde-robe personnelle. Thierry Mugler devient très vite styliste free-lance et travaille pour différentes maisons à Paris, Londres et Milan.

Thierry Mugler crée sa propre griffe Café de Paris en 1973, avant de fonder la société Thierry Mugler un an plus tard. Ses silhouettes structurées et sophistiquées s'étaient rapidement imposées. La "femme Mugler", aux épaule accentuées, décolletés plongeants et tailles corsetées, a fait le tour du monde, de Jerry Hall à Kim Kardashian. 

Objet de fantasmes, la femme Mugler est un outrage à la pudeur, une sirène galactique, un robot cybernétique, un animal fantastique... Elle est une hell's angel dans son bustier Harley-Davidson ou une Marilyn dans un fourreau en guipûre caoutchouc rose chair. Sa couture vit aussi le jour avec des tailleurs à basques reconnaissables au premier coup d'oeil.

Metteur en scène dans l'âme, il avait marqué les esprits en devenant pionnier, dès les années 1970, des défilés à grand spectacle. Il s'était plus tard lancé dans la création de parfums, son premier modèle féminin Angel lancé en 1992 connaissant un très grand succès, jusqu'à disputer la première place des ventes au mythique N°5 de Chanel.

Mugler, qui a régné sur la mode des années 80, a le spectacle dans le sang: pour le dixième anniversaire de sa maison, en 1984, il organise la première présentation de mode publique en Europe, au Zénith, devant 6.000 personnes, comme un concert de rock. Les billets étaient vendus 178 francs (27 euros) l'unité. Le défilé, placé sous le signe du liturgique, du divin et du mysticisme, s'est déroulé sur un podium de 35 mètres. Comme d'habitude, il contrôle tout, des accessoires à la bande-son. "Ma mesure c'est la démesure", disait-il.

Pour le 20e anniversaire, le créateur choisit le Cirque d'hiver. 75 stars et mannequins, de Naomi Campbell et Jerry Hall à l'héritière américaine Patricia Hearst, l'actrice Tippi Hedren et même James Brown en final surgissant d'une étoile géante aux rythmes de "Sex Machine". 

Thierry Mugler, qui a lancé en 1978 une collection pour hommes, bénéficiera d'un formidable coup de publicité grâce au ministre de la Culture Jack Lang dont le costume "col Mao" signé du créateur provoquera en 1985 un scandale sur les bancs de l'Assemblée nationale.

Après avoir quitté la mode, le couturier a d'ailleurs poussé l'art de la métamorphose jusqu'à devenir méconnaissable, corps et visage, en ayant recours au bodybuilding intensif et à la chirurgie esthétique, tout en s'engageant dans la méditation et le yoga. "La première urgence était de me réapproprier mon corps, éreinté par mes années de danse et de couture, comme une renaissance, une façon d'effacer le passé", a expliqué le couturier, revendiquant "(sa) nouvelle maison corporelle", et exigeant qu'on l'appella désormais "Manfred T. Mugler".

"Mugler voulait se détacher de la haute couture qui correspondait à une élite et montrer que les jeunes pouvaient aussi porter de la haute couture et que cela pouvait être autre chose qu'une robe pour aller à une soirée chic", avait à l'époque déclaré Thierry-Maxime Loriot, commissaire de l'exposition, produite à l'origine par le Musée des beaux-arts de Montréal. 

En 2013 et 2014, le couturier avait voulu "bousculer" l'art de la revue en lançant les "Mugler Follies" dans un théâtre parisien, transformé en cabaret. Danseuses singulières de la filiforme au modèle Botero, ventriloques, cantatrice, chanteuse de fado, acrobates, numéros de force inédits : cela faisait "longtemps" qu'il voulait monter une revue, "un art libre, de joie de vivre et d'échange, sans message, où tout est possible", avait-il à l'époque confié à l'AFP. 

"La mode ne me manque pas vraiment", expliquait-il alors."Je fais beaucoup plus maintenant : de l'architecture, du design, monter une revue, mettre en scène... Quand j'étais couturier, c'était une mise en scène journalière proposée à des clientes. Maintenant, c'est une narration, une histoire, des shows, des films..."

Thierry Mugler s'était retiré de la mode en 2002 mais les icônes de la pop culture d'aujourd'hui comme Lady Gaga, Beyoncé, Cardi B ou Kim Kardashian arborent encore ses tenues d'archives pour les grandes occasions.

Ainsi en septembre 2021, pour l'inauguration de l'exposition "Thierry Mugler, Couturissime" au Musée des arts décoratifs à Paris, la rappeuse américaine Cardi B avait posé à ses côtés vêtue d'une spectaculaire robe à paillettes rouge, surmonté de plumes. Cette exposition avait été lancée fin septembre, au moment où la Fashion Week renouait avec les défilés après avoir été confinée pendant la pandémie. Un symbole pour celui qui fut le pionnier du défilé spectacle.

Parmi les dernières photos sur son compte Facebook, on pouvait voir Kim Kardashian, en tenue et chapeau de cow-bow métallisés, conçue pour elle pour Halloween par le créateur.

Ozark sur Netflix : pourquoi la suite de la saison 4 n’est pas encore disponible ?

C’est le début de la fin pour la famille Byrde. La quatrième et dernière saison d’Ozark a débarqué ce vendredi 21 janvier sur Netflix avec une première partie de 7 épisodes seulement. La deuxième partie, de 7 épisodes également, devrait être disponible dans le courant de l’année. Mais pourquoi l’ultime saison de la série avec Jason Bateman et Laura Linney est-elle séparée en deux parties ?

Dans une interview pour The Wrap, le showrunner Chris Mundy a expliqué cette décision prise avec la plateforme. Selon lui, cela est une question d’une volonté de terminer Ozark en beauté :

"Nous avons toujours pensé que nous n’irions pas au-delà de cinq [saisons]. Nous avions cette impression, nous ne voulions pas nous répéter. Nous ne voulions pas continuer la série pour dire de continuer la série. Donc, la question a toujours été de savoir s’il fallait 4 saisons ou 5 saisons.

Et puis, Netflix a eu cette idée que nous allions terminer avec la saison 4 mais que nous allions la faire durer plus longtemps. Nous allons donc la diviser de cette façon. Et ça me semblait parfait."

Contrairement aux saisons précédentes, contenant 10 épisodes chacune, la saison 4 en comprend donc 14, séparés en deux parties distinctes : "Je pense que 10 épisodes n'auraient pas été suffisants pour raconter l'histoire comme nous le voulions. Tout nombre supérieur à 10 et inférieur à 20 allait être bon."

Si cette séparation en deux parties de la saison 4 d’Ozark permet de faire durer le plaisir pour le public, elle ferait presque office de deux saisons distinctes tant le showrunner et ses équipes ont défini des arcs différents pour chaque partie de 7 épisodes :

"Quand nous avons travaillé avec les scénaristes sur les épisodes, nous les avons appelés 401-407 et 501-507, parce que nous avions en tête la manière dont les gens allaient les appréhender, même si à un moment donné, quelqu'un va tout regarder d’une traite.

Il fallait tout de même qu’on ressente, - et c’est un peu un tour de passe-passe -, que ces épisodes appartenaient à un même ensemble mais qu’ils soient aussi assez satisfaisants dans leur propre partie. Pour que vous soyez satisfaits après voir avec l’épisode 7 et que vous puissiez patienter des mois pour voir la suite."

Sachant que la première partie de la saison 4 d’Ozark se termine sur d’énormes surprises et retournements de situations, on peut dire que le pari est réussi et que ces sept premiers épisodes forment un premier arc complet. Ne reste plus qu’à attendre la date de sortie de la deuxième partie, que Netflix n’ a pas encore communiquée.

Narvalo saison 2 : Canal+ vous offre le 1er épisode

Matthieu Longatte ne pouvait pas laisser plus longtemps son public sur sa faim. Après le succès de Narvalo en septembre 2020, celui qui s’est fait connaître sous le pseudo Bonjour Tristesse s’est attelé à l’écriture d’une nouvelle salve d’épisodes. Disponible sur myCANAL, cette saison 2 de la Création Décalée lève le voile sur 8 nouvelles anecdotes incroyables.

Une seconde saison encore plus immersive que la première avec des épisodes plus longs et de nouveaux schémas de narration, que Canal+ vous propose de découvrir à travers le 1er épisode offert.

Intitulé Don Juan et porté par Sandor Funtek, cet épisode nous raconte comment Emilie (Sofia Lesaffre) va griller Blaise qui la trompe avec cinq meufs, et comment elle va le confronter ! Pas besoin d’être abonné, il vous suffit simplement de vous rendre sur la plateforme myCANAL pour le regarder !

Un épisode rythmé, drôle et surprenant, qui vous donnera d’emblée envie de découvrir les 7 autres anecdotes tout aussi réussies, et braquant la lumière sur de futurs grands talents, de Sayyid El Alami (Messiah) à Adama Bathily (Un Triomphe), de Bellamine Abdelmalek (Hippocrate) à Darren Muselet (Hors Norme), et de Meledeen Yacoubi (Astrid et Raphaëlle) à Ava Baya (La Bataille du rail). Rendez-vous sur myCANAL.

Le premier film Netflix en langue arabe fait polémique

On se connaît... ou pas, le premier long métrage original en arabe de Netflix, est le énième remake du film italien Perfetti sconosciuti, adapté en France sous le titre Le Jeu. L’adaptation libanaise signée Wissam Smayra a été vivement critiquée par les conservateurs au Moyen-Orient quelques jours après son lancement le 20 janvier.

Le film est critiqué par un politicien égyptien qui l’accuse, entre autres, de perversion, de promotion de l'homosexualité et de l'infidélité. Et même, de faire partie d'un complot visant à perturber la société arabe.

Pour rappel, On se connaît... ou pas, qui met en scène Nadine Labaki la scénariste-réalisatrice de Capharnaüm et la star égyptienne Mona Zaki, raconte l'histoire d'un groupe d'amis au Liban qui, une nuit, joue à un jeu où ils mettent à disposition les uns des autres tous les appels et SMS sur leurs téléphones, dévoilant ainsi tous leurs secrets.

La polémique a enflé sur Twitter, déclenchant une avalanche de messages homophobes. Le film est ainsi accusé par certains d'encourager l'homosexualité et la "dégradation morale", et d' "introduire les idées occidentales dans une société conservatrice". Un utilisateur a accusé le film d'être un "crime", ajoutant que non seulement il devrait être interdit, mais que toutes les personnes impliquées devraient faire face à des "poursuites".

Récemment, Les Eternels de Chloé Zhao a été censuré et West Side Story interdit dans les cinémas d'une grande partie du Moyen-Orient en raison de leur inclusion de personnages LGBTQ+. Cependant, puisqu’il est diffusé en ligne, On se connaît... ou pas n'a pas eu besoin de passer par les censeurs locaux et a pu atterrir sur Netflix sans coupure.

Une grande partie de la colère a émergé en Égypte (On se connaît... ou pas est une coproduction égyptienne), dirigée en particulier contre Mona Zaki, qui dans une scène du film enlève ses sous-vêtements (même si on ne voit rien, car il n'y a pas de nudité du tout). Un utilisateur de Twitter a accusé Zaki – une grande star en Égypte – de faire partie d'un plan caché venu de l'étranger pour forcer le changement social.

En dehors des réseaux sociaux, l'avocat égyptien Ayman Mahfouz a affirmé que le film était un "complot visant à perturber la société arabe" et que Mona Zaki était le "porte-drapeau" de tout cela. Selon The Hollywood Reporter, Ayman Mahfouz – qui a poursuivi en 2020 le fils transgenre de l'acteur égyptien Hesham Selim pour une publication Instagram qui, selon lui, faisait la promotion de l'homosexualité – prépare actuellement un procès pour faire retirer On se connaît... ou pas de Netflix.

Divers sites d'information égyptiens et l'édition arabe de CNN ont également rapporté que le film a même été évoqué par le politicien égyptien Mustafa Bakri, qui, dans une déclaration au président de la Chambre des représentants égyptienne, a déclaré qu'il "incite à l'homosexualité et à la trahison".

En Égypte, contrairement aux pays du Golfe, l'homosexualité n'est pas officiellement illégale, bien qu'elle soit régulièrement réprimée dans la société. Mais face à la polémique, sont apparus de nombreux soutiens pour le film, louant à la fois le scénario – qui soulève des sujets réels souvent ignorés – et la production elle-même, tout en critiquant les attitudes de ceux qui l'attaquent.

Ainsi, un hashtag de supporters qui se traduit par #ImAlsoAPerfectStranger a émergé sur Twitter. Et l'une des plus grandes stars internationales égyptiennes, Amr Waked, connu entre autres pour ses rôles dans Syriana ou encore Lucy, a tweeté que quiconque avait "peur" qu'un film puisse changer sa foi n'avait pas vraiment la foi.

Malgré toute cette fureur, On se connaît... ou pas a été un énorme succès en termes de visionnages, se plaçant en tête du top Netflix dans la région et confirmant la politique de Netflix de produire des contenus plus localisés. En France, il est actuellement à la sixième place du top 10 des films sur la plateforme.