Goldorak, le robot géant inventé par Go Nagai dans les années 70, est à l'honneur en ce moment ! Le 21 septembre, ADN a mis en ligne les derniers épisodes de la série culte, désormais disponible en intégralité sur la plateforme. Une excellente nouvelle pour voir ou revoir cet anime qui a bercé l'enfance de toute une génération, mais aussi pour le faire découvrir aux jeunes.
Le merveilleux génie de l'infini, comme le qualifiait le générique culte chanté par Noam, fête également les 45 ans de sa première diffusion en France (1978). Pour l'occasion, la Maison de la culture du Japon à Paris lui consacre une exposition, la Goldorak-XPerienZ, qui se tiendra jusqu'au 30 octobre.
L'événement souligne l'importance de l'oeuvre de Go Nagai, pionnière du phénomène manga et japanimation dans l'Hexagone. Goldorak est une série extrêmement riche par les thèmes abordés tout au long des 74 épisodes.
"Il y a un message très pur, très noble. C'est par exemple un certain code d'honneur que véhicule Actarus, le pilote de Goldorak. Il y a aussi l'idée qu'il faut protéger la Terre, que celle ci est fragile et qu'on doit s'entraider entre humains pour repousser des menaces qui risquent de nous détruire", analyse Ivan Jablonka, écrivain et historien, au micro de France Inter.
Quant à Sarah Hatchuel, auteur de l'ouvrage Goldorak, l'aventure continue (avec Marie Pruvost-Delaspre), elle explique au Point que Goldorak est une "épopée écologiste qui touche au mythe". Selont elle, Goldorak convoque aussi le traumatisme d'Hiroshima et de Nagasaki. "Ce thème du nucléaire est omniprésent dans Goldorak, qu'il s'agisse de la planète d'Actarus ravagée par les radiations ou ces Golgoths qui finissent toujours par exploser dans d'immenses champignons atomiques", confie l'universitaire.
Si le formidable robot des temps nouveaux a tant marqué les esprits, c'est aussi grâce à son nom, tout simplement. Mais d'où vient le terme Goldorak ? Qui a choisi de baptiser le héros métallique de cette manière ? En effet, au Japon, Goldorak est appelé Grendizer, pas très vendeur pour une exportation au pays de Molière.
Nous sommes en 1978. Jacques Canestrier, gérant de Pictural Films, a acheté les droits de l'anime (avec Bruno-René Huchez) pour le diffuser chez Dorothée, dans Récré A2. Il cherche alors rebaptiser la série pour le public français. Pour les personnages humains, c'est facile. L'équipe en charge de l'adaptation choisit des noms liés à l'espace et l'astronomie : Actarus, Procyon, Alcor, Vénusia... Cependant, pour Grendizer, la tâche est plus délicate. Comment trouver une appellation marquante que le public retiendra aisément ?
Canestrier gratte alors quelques noms de héros bien connus de la pop culture de l'époque, le tout mélangé à des termes présents dans l'anime : Tarzan, Zorro, Drakkar, Goliath, Golem... L'homme d'affaires se creuse la tête, épaulé par Jean-Pierre Steimer, dirigeant de la société de doublage Interfilms.
Ils posent alors sur papier le nom de Goldfinger, titre d'un James Bond sorti en 1965. Un autre héros se glisse dans sa liste : Mandrake, un magicien de BD. Jacques Canestrier décide de mixer ces deux noms, ce qui donne Goldanrak.
Il appelle alors sa fille de 8 ans, Stéphanie, et teste sa trouvaille sur elle. La fillette, qui a du mal à articuler correctement ce nom, trouve plus simple de l'appeler Goldorak. Eurêka, Jacques Canestrier valide cette prononciation ! Un héros mythique venait de naître, grâce à l'aide d'une jeune fille de 8 ans ! Le lundi 3 juillet 1978, Goldorak est diffusé pour la première fois sur le petit écran. Le reste appartient à l'histoire.