Netflix, bientôt au cinéma ? Le géant du streaming aurait contacté plusieurs salles en France dans l'objectif d’organiser un festival pour ses productions originales. Selon les informations du Film Français, l’événement se tiendrait du 7 au 14 décembre prochain avec l’aide d’un prestataire, The Festival Agency. De son côté, la plateforme précise que la manifestation serait “relativement modeste”, avec l’envie de proposer des films déjà disponibles en ligne.
Parmi les œuvres proposées : The Power of the Dog de Jane Campion, Malcolm & Marie de Sam Levinson, Pieces of a Woman de Kornél Mundruczó, The Harder They Fall de Jeymes Samuel, Don't Look Up : Déni cosmique d’Adam McKay, The Lost Daughter de Maggie Gyllenhaal, Clair-Obscur de Rebecca Hall, The Hand of God de Paolo Sorrentino et The Guilty d’Antoine Fuqua.
Si une telle idée peut ravir bon nombre de cinéphiles, le Syndicat des Distributeurs Indépendants (SDI) et les Distributeurs Indépendants Européens Réunis (DIRE) ne l'entendent pas de cette oreille. Les deux syndicats ont publié, ce 25 octobre 2021, un communiqué pour exprimer leur colère. “Choqués”, ils expliquent :
“A l’heure où de nombreux films, victimes des 7 mois et demi de fermeture des salles, peinent à trouver une exposition à la hauteur de leur potentiel, nous dénonçons la tenue d’un tel festival qui s’apparente à une campagne marketing de grande échelle, une bande-annonce promotionnelle géante pour inciter des spectateurs de cinéma à s’abonner à un service payant.”
Depuis quelque temps, la plateforme sort ses plus gros films les mercredis, jour symbolique réservé aux sorties des films dans les salles françaises. Les syndicats reprochent notamment à Netflix de “transformer les cinémas en antichambre de ses services”. “Vous rendez-vous compte qu’une attraction à court terme de vos spectateurs est un suicide à moyen terme pour nos professions respectives ?”, poursuivent-ils dans le communiqué.
Le Film Français informe que le Syndicat du Cinéma d’Art, de Répertoire et d’Essai (SCARE) s’est opposé à l’organisation de cet événement, mais laisse tout de même le choix à ses adhérents. En France, une poignée d’établissements n’a pas encore confirmé leur participation, mais une partie des réseaux de MK2 et d’Utopia se disent intéressés.