Après Much Loved et Razzia, Nabil Ayouch explore à nouveau le vent de liberté de la jeunesse marocaine dans Haut et fort.
Ce drame social, qui vient de faire sensation au Festival de Cannes, est un sérieux candidat à la récompense suprême, la Palme d'Or.
L'intrigue suit Anas, ancien rappeur engagé dans un centre culturel d’un quartier populaire de Casablanca. Encouragés par leur nouveau professeur, les jeunes vont tenter de se libérer du poids de certaines traditions pour vivre leur passion et s’exprimer à travers la culture hip hop.
Avec Haut et fort, Nabil Ayouch fait entrer son pays dans l'histoire. Son oeuvre est le premier film de fiction marocain en Compétition à Cannes depuis le début du Festival. En 1962, Abdelaziz Ramdani avait présenté Âmes et rythmes, mais c'était un documentaire. Ayouch a choisi de réunir un casting presque exclusivement composé de comédiens non professionnels pour porter son histoire.
"Depuis que je suis jeune, j’ai vu l’impact des arts et de la culture sur un jeune. J’ai vu ce que cela m’a fait. Je pense que je ne serais pas devenu réalisateur si je n’étais pas passé par une MJC, une Maison de la Jeunesse et de la Culture. J’ai vu la différence entre mes copains qui ont fréquenté cette MJC et ceux qui ne l’ont pas fréquentée, ce qu’ils sont devenus. Pour cela, j’ai eu très tôt la conviction que c’était un biais extraordinaire d’émancipation pour cette jeunesse", confie Nabil Ayouch au micro de RFI.
"Je crois beaucoup à l’exemplarité. Je crois au modèle. Il suffit qu’il y en a un qui sorte, le Mozart ou le Michael Jackson de demain, pour que d’autres le voient. Comme c’est d’ailleurs arrivé dans les banlieues en Europe, notamment ici en France. Ils disent : « Il est arrivé, elle est arrivée, alors moi aussi je peux y arriver. »", ajoute le metteur en scène franco-marocain.
Haut et fort sort le 10 novembre 2021 en France.