Pour son dernier film, My Zoe, Julie Delpy s’est inspirée de son histoire personnelle. Alors que le film raconte la séparation d’un couple et la « disparition » de leur enfant, l’actrice et réalisatrice a voulu partager une partie de son expérience, lorsqu’elle s’est elle-même séparée du père de son fils Léo, le compositeur Marc Streitenfeld.
« J’ai écrit le film au moment de ma séparation. Il a été décidé que mon fils serait en garde partagée et j’ai eu le sentiment que son père me le kidnappait. Légalement, évidemment (…) Ma séparation d’avec le père de mon fils et ma bataille pour en obtenir la garde ont été aussi violentes que la mort de ma mère. J’ai eu envie de raconter ce moment où, dans le système de revanche et de haine dans lequel peuvent entrer les parents qui se séparent, l’enfant disparaît », a confié la star dans les pages de Télérama, avant de préciser son propos. « Quand les parents se séparent, ils doivent chacun réinventer leur enfant, qu’ils éduqueront seul la moitié du temps. Celui qu’ils avaient élevé à deux a disparu. Mon personnage recrée son enfant tout en réinventant sa maternité. »
Dans l’entretien, Julie Delpy revient également sur son expatriation aux Etats-Unis. Même si elle se sent bien à Los Angeles, où elle a réussi à s’habituer à « la culture hippie », elle envisage de rentrer en France, en raison de l’obsession de Léo pour le pays de sa mère. Mais pas tout de suite, la réalisatrice ayant encore « plusieurs projets » à terminer outre-Atlantique.
Elle révèle par ailleurs qu’elle commence à peine à reprendre le contrôle sur l’image que Hollywood a d’elle, après des années compliquées en raison de l’influence d’un certain Harvey Weinstein. « Dès les années 1990, on était nombreux à savoir à quoi s’en tenir à son sujet. J’avais même croisé l’une de ses victimes lors de ma toute première fête à Los Angeles. Quand il m’avait invitée pour la promotion de Blanc (1994), de Krzysztof Kieslowski, j’avais refusé de séjourner au Four Seasons dans la chambre à côté de la sienne. Et ce malgré les hauts cris de mon agent. Weinstein et d’autres m’ont fait une réputation de fille ingérable. Ils ne digéraient pas l’idée qu’une femme puisse leur dire non ! », a-t-elle expliqué.
My Zoe sort en France le 30 juin.