Un coup dur pour Jean-Jacques Annaud. Ce mardi 2 mars, comme a pu le relater le journal La Croix, entre autres, le réalisateur du Nom de la Rose a été condamné pour blanchiment de fraude fiscale à neuf mois de prison avec sursis et 120 000 euros d'amende. Une sentence attribuée par le tribunal de Paris (la peine a été proposée par le parquet national financier), dont il écope pour ne pas avoir déclaré au fisc plus d'un million d'euros versés en 1997. Somme perçue dans le cadre de la réalisation du film Sept ans au Tibet avec Brad Pitt en tête d'affiche. La somme en question correspond à une partie des 110 millions d'euros générés par le film au box-office mondial.
Le montant empoché, il a été placé dans un trust surnommé Los Condores, d'abord situé sur l'île anglo-normande de Guernesey, puis sur les Îles Caïman, avant d'être transféré à Hong Kong. En novembre 2017, l'existence de ce même trust est révélé au grand jour par Radio France et le journal Le Monde, dans le cadre de l'affaire des Paradise Papers. Jean-Jacques Annaud se voit épingler. Son avocat prend la parole pour plaider sa bonne foi, stipulant qu'il est "bon cinéaste, mais pas excellent fiscaliste." Le conseil a alors affirmé que le versement a été choisi par les studios Sony, le producteur américain du long-métrage au cœur du scandale. Le principal concerné n'a jamais nié les faits qui lui ont été reprochés.
M. Annaud est totalement étranger aux mécanismes financiers et fiscaux internationaux", a expliqué son avocat Me Eric Delloye auprès de l'AFP, ce mardi 2 mars. "[Il] n'a été bénéficiaire de cette rémunération - qu'il n'a toujours pas perçue - que sur le conseil d'avocats américains qui ne lui ont pas expliqué les tenants et aboutissants des opérations." S'il a qualifié les sanctions proposées d'"adaptées", comme l'a reconnu le tribunal de Paris le jour de l'audience, Jean-Jacques Annaud aurait d'ores et déjà réglé son ardoise fiscale. Depuis les révélations fracassantes de la presse, le réalisateur césarisé à de multiples reprises s'est engagé à payer un total d'un million d'euros, soit 600 000 euros d'impôts éludés sur vingt ans, et des pénalités.