En développement depuis 2010, Blonde, le biopic sur Marilyn Monroe adapté du roman de Joyce Carol Oates, allait enfin voir le jour cette année. Plusieurs actrices ont été attachées au projet, comme Jessica Chastain et Naomi Watts, avant qu’Ana de Armas soit finalement choisie pour incarner la célèbre star.
C’est le réalisateur Andrew Dominik (L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford) qui a la lourde tâche de mettre en scène ce long-métrage, très attendu à Hollywood, et qui sera disponible sur Netflix. Malgré les attentes autour de Blonde, Variety nous informe que Netflix a décidé de repousser la sortie du film en 2022 alors qu'il était prévu pour la fin de l’année.
Les spéculations allaient déjà bon train sur un possible décalage de Blonde que Thierry Frémaux voulait présenter hors compétition au Festival de Cannes. Le directeur du festival avait expliqué à Deadline que Netflix avait refusé de soumettre le biopic au comité de sélection.
Et il semblerait que les responsables des contenus originaux de la plateforme ne veuillent pas présenter le film aux prochaines grands-messes du cinéma, comme la Mostra de Venise, ni le soumettre aux Oscars étant donné qu’il "contient très peu de dialogues", comme le soulignait le réalisateur Andrew Dominik.
Netflix mise sur d’autres chevaux pour être représenté aux Oscars, notamment Don’t Look Up d’Adam McKay et son casting impressionnant, et The Power of the Dog, le nouveau drame d’époque de Jane Campion. Aujourd’hui, on apprend qu’une autre raison aurait poussé Netflix à décaler la sortie de Blonde.
Selon les indiscrétions du journaliste souvent bien renseigné, Jordan Ruimy, publiées sur World of Reel, Blonde aurait dû être présenté en compétition au festival du film de Venise mais des divergences artistiques entre Andrew Dominik et Netflix ont surgi concernant le montage final, qui n’a pas du tout plu aux représentants de la plateforme.
Dans le montage actuel, Blonde devrait être soumis à une restriction et serait interdit aux moins de 17 ans aux États-Unis. Selon les rumeurs rapportées par Jordan Ruimy, Netflix serait horrifié par des scènes de sexe très graphiques, notamment une séquence de "cunnilingus très sanglant pendant les menstruations", mais aussi "une séquence de viol" (très détaillée et très crue dans le livre faussement biographique).
Netflix n’est pourtant pas connu pour être prude, surtout lorsque l’on voit les derniers contenus soft porn qui ont cartonné sur la plateforme, entre Sex/Life, Sky Rojo, 365 Dni et on en passe. Mais il semblerait que ces éléments et le manque de dialogues de ce premier montage ont entraîné le mécontentement du géant américain.
Les discussions risquent d’être houleuses puisque le réalisateur australien d'origine néo-zélandaise ne semble pas vouloir lâcher l’affaire et compte défendre sa vision de Blonde, que Netflix considérerait en l’état comme "un film d’art et d’essai vague et obtus".
Pourtant, les premiers rushes du film avaient convaincu la plateforme et la romancière Joyce Carol Oates, qui déclarait sur son compte Twitter il y a un an que Blonde était "surprenant, brillant, dérangeant et étonnemment féministe dans son interprétation".
Reste à savoir si Andrew Dominik et Netflix vont accorder leurs violons sur l’approche du film et si des reshoots ou un nouveau montage seront nécessaires pour présenter le film à d’autres festivals, comme Sundance ou la Berlinale.