Insatisfaite de la façon dont a été gérée la sortie de Black Widow, proposé simultanément en salles et sur Disney+, Scarlett Johansson a porté plainte contre le studio aux grandes oreilles mardi 27 juillet. Pour elle, le fait d’avoir sorti le film en streaming constitue une rupture de son contrat qui prévoyait une sortie exclusivement au cinéma. Une décision qui lui a fait perdre beaucoup d’argent.
Disney n’a pas tardé à répliquer au travers d’un communiqué jugeant l’action de l’actrice infondée et “alarmante par son manque de considération pour les effets horribles et prolongés de la pandémie de Covid-19”, tout en révélant le salaire de l’interprète de Natasha Romanoff.
Une contre-attaque qui n’a pas plu à tout le monde. Plusieurs associations de défense des femmes dans l’industrie du divertissement (Women in Film, ReFrame et Time’s Up) ont notamment réagi dans un communiqué conjoint.
"Si nous ne prenons pas position sur les questions commerciales du litige entre Scarlett Johansson et The Walt Disney Company, nous nous opposons fermement à la récente déclaration de Disney qui tente de caractériser Johansson comme insensible ou égoïste pour avoir défendu ses droits commerciaux contractuels", y est-il écrit. Mais aussi :
"Cette attaque à caractère sexiste n'a pas sa place dans un litige commercial et contribue à un environnement dans lequel les femmes et les filles sont perçues comme moins capables que les hommes de protéger leurs propres intérêts sans faire face à des critiques ad hominem."
Un avis partagé par l’agent de la star qui n’a pas non plus apprécié la réponse du studio.
“Scarlett a été la partenaire de Disney sur neuf films, qui ont rapporté des milliards à Disney et à ses actionnaires. La société a inclus son salaire dans son communiqué de presse dans le but d'instrumentaliser son succès en tant qu'artiste et femme d'affaires, comme si elle devait en avoir honte”, a-t-il déclaré dans son propre communiqué.
Il semblerait également que Scarlett Johansson puisse compter sur un autre soutien : le président de Marvel Studios, Kevin Feige. Dans sa newsletter, l’éditorialiste du Hollywood Reporter, Matthew Belloni, affirme en effet que le producteur n'est pas non plus enchanté de la situation.
"Feige est un homme d'entreprise, enclin à des confrontations ou des échanges de coups de gueule. Mais on m'a dit qu'il était en colère et embarrassé. Il a fait pression sur Disney contre le plan de sortie de Black Widow, préférant l'exclusivité du grand écran et ne voulant pas contrarier son talent", écrit le journaliste.
Kevin Feige aurait aussi essayé de convaincre la maison de Mickey “d’arranger les choses” avec la comédienne avant qu’elle n’en vienne à porter plainte, sans succès. Reste à savoir si le ponte de Marvel prendra la parole publiquement sur le sujet.